Feria d’Arles : une encastée et exigeante corrida de Valverde clôture en beauté la temporada

Jesus Enrique Colombo a obtenu la seule oreille de la corrida de Valverde. Midi Libre – Stéphan Guin

Juan de Castilla a été l’auteur de la meilleure faena du jour face au premier Valverde. Midi Libre – Stéphan Guin

Juan de Castilla a été l’auteur de la meilleure faena du jour face au premier Valverde. Midi Libre – Stéphan Guin

Maxime Solera a perdu l’oreille de son premier toro à l’épée puis le palco n’a pas accédé à la pétition du public face au dernier. Midi Libre – Stéphan Guin

Maxime Solera a perdu l’oreille de son premier toro à l’épée puis le palco n’a pas accédé à la pétition du public face au dernier. Midi Libre – Stéphan Guin

Jesus Enrique Colombo a obtenu la seule oreille de la corrida de Valverde. Midi Libre – Stéphan Guin

Un lot sérieux et intéressant de Valverde a mis fin à la saison arlésienne ce dimanche. Devant des toros encastés aux comportements variés, Jesus Enrique Colombo a décroché la seule oreille du jour dans une corrida où les faenas abouties de Juan de Castilla et Maxime Solera ont été mal conclues avec les aciers.

La corrida toriste de cette Feria du Riz a offert une belle conclusion à la temporada arlésienne grâce à une corrida de Valverde aussi intéressante qu’exigeante. Les six toros de Jean-Luc Couturier avaient pour dénominateur commun une présentation exemplaire, de l’homogénéité dans le gabarit et des armures sérieuses.

Les trois premiers se sont révélés nobless dans le dernier tercio et les deux derniers très compliqués et dangereux. Ce qui a offert des combats entretenus et variés qui font tout l’intérêt de la tauromachie.

La superbe faena de Juan de Castilla

Il faut mettre à l’actif des trois toreros, une volonté de mettre en valeur le bétail de Valverde lors des tercios des piques et les toros ont tous attaqué la cavalerie de loin et avec alegria (à "contra querencia" à l’opposé du toril) lors des quatorze rencontres même s’ils ont eu des niveaux de bravoure réelle inégaux.

Les trois toreros ont fait le paseo à Arles avec de forts enjeux personnels pour se faire une place dans les arènes du Sud-Est pour Juan de Castilla et Jesus Enrique Colombo et cette corrida avait une importance carrière pour l’avenir de Maxime Solera.

Juan de Castilla faisait donc sa présentation dans la région après s’être fait remarquer à Vic-Fezensac et Madrid cette temporada. Il a incontestablement signé la faena du jour face à l’excellent toro d’ouverture. Commencée en toréant à genoux avec profondeur au centre de la piste, le Colombien profitait pleinement de la classe et la charge vibrante du toro de Coste-Haute. Les deux séries droitières étaient complétées par deux autres de naturelles où le maestro conduisait parfaitement la charge du brave par le bas avec lenteur et une belle élégance. Les manoletinas finales offraient une conclusion parfaite à sa partition mais des échecs à l’épée et au descabello lui ont fait perdre une, voire deux oreilles.

Le Colombien s’est également battu comme un beau diable pour inventer une faena à son second Valverde qui manquait de force et ne lui a offert aucune option. Juan de Castilla a convaincu et a certainement gagné sa place dans les corridas toristes de 2025 même s’il a connu, une nouvelle fois, l’échec avec les aciers.

La seule oreille de la corrida pour Colombo

Jesus Enrique Colombo est arrivé à Arles auréolé de ses succès estivaux marquants à Pampelune, Azpeita et Tyrosse. Torero spectaculaire dans les trois tercios, il a salué son premier Valverde par une larga à genoux et un accueil tout en douceur à la cape avant de conclure un tercio de piques, très mal réalisé, par un quite par zapopinas. Après avoir brillé aux banderilles comme à l’accoutumée, le Vénézuélien parvenait à profiter de la mobilité et de la promptitude du Valverde pour construire une bonne faena qui est allée crescendo pour culminer lors des séries gauchères et les luquesinas finales. Sans deux échecs à l’épée, il aurait obtenu un premier trophée.

Son second Valverde était une véritable estampe d’un gabarit sérieux et très armé. Le toro s’est révélé spectaculaire à la pique mais il était plus violent que brave. Dès le début de la faena, il a fait preuve d’un danger permanent et Colombo s’est résolu à opter pour une tauromachie défensive et à l’ancienne car le Valverde visait systématiquement le torero sans suivre l’étoffe. Le matador s’est joué la vie à l’estocade en se jetant au milieu des cornes pour subir un sévère tampon où la corne a violemment percuté son poitrail sans pénétrer dans sa chair. Un véritable miracle qui a déclenché la pétition d’oreille acceptée par la présidence et contestée par une partie du public.

Oreille refusée à Maxime Solera

Le premier Valverde de Maxime Solera a réalisé une belle poussée lors de sa seconde pique qui manquait de charge en début de faena. À force de patience, le Français est parvenu à sortir le fond de noblesse du toro dans une faena qui est montée en intensité. Deux bonnes séries droitières par le bas et les deux séquences de naturelles au ralenti ont démontré les progrès artistiques du torero de Fos-sur-Mer. Malheureusement, l’épée était très mal positionnée malgré l’engagement de Solera et le trophée déjà promis s’évaporait.

Le dernier Valverde de la corrida s’est révélé le second toro très compliqué et dangereux de la corrida dès sa réception à la cape. Après avoir reçu quatre piques, il a mis à rude épreuve le maestro qui a arraché deux séries droitières impactantes et méritoires en déployant un magnifique effort qui imposait le respect. Après une épée sincère positionnée sur le côté, le public demandait avec force l’oreille mais la présidence a refusé le trophée avant d’écouter une bronca après la vuelta de Maxime Solera.

Une décision aussi injuste qu'incompréhensible car la pétition était plus soutenue que pour Colombo et sa faena plus complète.

La fiche de la corrida

Arènes d’Arles

4 000 spectateurs.

Toros de Valverde.

Juan de Castilla : salut après avis et silence.

Jesus Enrique Colombo : vuelta après pétition et oreille.

Maxime Solera : salut après avis et vuelta après pétition.