Football : “Club de quartier”, cette étiquette qui colle à la peau de l’US Béziers
|Les trois équipes seniors ont déclaré forfait jusqu’à la fin de la saison. USB FOOT
Durement sanctionnée après les incidents face à Pérols, l’US Béziers veut rétablir sa vérité.
Plus d’un mois après les faits, Giuseppe Di Girolamo n’a toujours pas digéré. « Ce qui s’est passé est une injustice totale. Il faut dire la vérité, clame avec émotion l’entraîneur de l’USB. Oui, il y a eu une bagarre et les joueurs qui y ont participé doivent être sanctionnés. Je le dis et je le répète, ce qui s’est passé n’est pas bien et ne donne pas une bonne image du football. Je ne remettrai jamais cela en cause, mais je ne peux pas laisser dire n’importe quoi. Si ces faits s’étaient produits avec une autre équipe, il n’y aurait jamais eu toutes ces conséquences. »
Une mauvaise réputation
Un sentiment d’inégalité contre lequel les footballeurs de l’USB ont décidé de se lever. S’ils assument leurs responsabilités dans la bagarre qui les a opposés le 14 janvier dernier à plusieurs joueurs et supporters de l’ES Pérols, tous regrettent le traitement qui leur a été fait. « Je suis dans le monde du football depuis des années, je suis convaincu que l’USB paye son image de club de quartier (ndlr : le club est situé à la Devèze). Et pourtant, nous faisons toujours en sorte de bien recevoir nos adversaires. Il y en a même qui nous disent qu’ils pensaient trouver l’enfer, mais qu’au final, ils sont surpris de voir à quel point les choses se passent bien. C’est vraiment honteux, je suis triste de voir ce qui s’est passé et la manière dont nous avons été traités. L’USB gêne, ils ont voulu tuer le club. »
Tout pour les jeunes
La saison des trois équipes seniors est d’ailleurs déjà terminée. Suite au gel des subventions de la mairie, dans l’attente du jugement,les plus grands ont décidé de déclarer forfait général pour permettre aux catégories de jeunes de pouvoir continuer à s’entraîner et jouer normalement. « Même si c’est triste de laisser 80 bonhommes sans équipe, les jeunes étaient notre seule et unique priorité. Mon capitaine Towfik Bayyou et d’autres joueurs comme Chafik Benbellal ont tout fait pour qu’ils puissent finir la saison. C’est aussi grâce à eux que l’USB est encore en vie. Mais c’est aussi ce qui montre la solidarité exceptionnelle de tous les membres du club. Nous avons sacrifié les seniors pour sauver les enfants, confie l’ancien coach de Portiragnes, profondément touché par son expérience biterroise. J’ai eu l’occasion de connaître pas mal de clubs dans ma carrière et je n’avais vu cela auparavant. Il y a des éducateurs et bénévoles extraordinaires, qui ont un rôle social absolument capital. L’USB ne méritait pas d’être traité de cette manière. »
« Ne pas pénaliser l’école de football »
Contactée par nos soins, la mairie de Béziers a donné son avis sur la situation. « Suite aux incidents inadmissibles qui se sont produits lors du match face à l’ES Pérols, nous avons reçu le président, le secrétaire, un vice-président ainsi que le capitaine pour avoir une explication sur ce qu’il s’était passé. Nous avons pris la décision de suspendre la subvention, en attente de la décision disciplinaire de la Ligue, explique Marc Valette, conseiller municipal délégué aux sports, relations avec les clubs et associations sportives. Deux jours après, nous avons reçu un courrier du club nous annonçant sa décision de déclarer forfait et de retirer l’équipe première du championnat, ce forfait ayant automatiquement entraîné le forfait des deux autres équipes seniors. Suite à cette décision et à la prise de responsabilité des dirigeants, ainsi qu’au courrier officiel de la Ligue, nous avons décidé de rétablir la subvention car l’USB, c’est tout de même plus de 200 jeunes licenciés. Nous ne souhaitions pas pénaliser l’école de football. »
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