“Forcé de faire des séries d’abdos !” : le temps périscolaire dans l’angle mort des violences subies par les élèves à l’école

"Forcé de faire des séries d’abdos !" : le temps périscolaire dans l’angle mort des violences subies par les élèves à l'école

Sur les réseaux sociaux, SOS périscolaire recueille les témoignages de parents dépassés par les situations vécues par leurs enfants. – DR

Deux parentes d’élèves répondent aux questions posées par les parents et à leurs témoignages publiés sur SOS Périscolaires.

SOS Périscolaire recueille les témoignages de violences sur le temps périscolaire depuis 2021. De quel constat est né ce collectif ?

Au départ, c’est un collectif de parents parisiens qui se voulait avant tout lanceur d’alerte. Ils ont créé un compte Instagram qui aujourd’hui rassemble près de 5 000 followers et Facebook, et des centaines de témoignages sur l’Hexagone, dans le temps périscolaire, accueils, garderie, pause méridienne, et ce qu’on appelle les TAP. Tous ne sont pas publiés. Nous les vérifions.

Vous parlez d’un problème systémique. La situation est-elle alarmante ?

Le système est maltraitant. Il y a une opacité, un turn-over des animateurs important et les équipes sont rarement présentées aux parents. Quand un problème est signalé, aucune suite n’est donnée. Une animatrice montpelliéraine se dit choquée par exemple de voir des enfants à qui on apprend des chansons vulgaires, à qui on dit des gros mots et d’avoir été embauchée en cinq minutes. Le BAFA est inadapté. Les professionnels démissionnent parfois, ou se retrouvent en burn-out. Les animateurs inexpérimentés sont perdus en ce qui concerne la gestion émotionnelle et la résolution des conflits. On met les enfants devant des écrans, on leur crie dessus…

On sanctionne, on frappe, on crée des traumatismes graves.

Cela va de la négligence, par exemple cette mère qui vient récupérer son fils et à qui on dit qu’il n’a jamais été inscrit, et qu’elle retrouve errant dans les couloirs, à la violence verbale et psychologique : menace de les enfermer, obligation de terminer son assiette, insultes "petit con", "t’es qu’une fiotte", confiscation des lunettes, jeux inadaptés, mise en place de permis à points, etc. On donne des coups de fourchette sur la tête, on tire les cheveux, les oreilles, on forme un cercle autour d’un petit garçon qui pleure sur lequel les autres chantent "c’est un bébé !", on oblige à des séries d’abdos, à marcher à quatre pattes… C’est dans la perversion pure, au-delà de l’incompétence. Tous ces faits peinent à être dénoncés et traités. On décourage même de le faire, à cause de la "lourdeur administrative".

Comment endiguer ce problème ?

Le problème vient du fait que ces temps ne sont pas sous la responsabilité de l’Éducation Nationale, mais des mairies, de la très grande ville à la petite commune. Ce qui rend les normes nationales très permissives, et pas toujours applicables. Mais ce qui ne change pas et qui n’est pas négociable c’est que l’enfant est "un sujet de droit", pas un ressenti ! Il y a des lois, des conventions, des chartes. Personne n’a à juger de ce qui est bien ou mal. On ne frappe pas, on ne maltraite pas. Stop.

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