Guerre en Ukraine : Meta interdit les médias d’État russes, spéculations autour d’un cessez-le-feu… le point sur la situation
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Tous les jours, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce mardi 17 septembre 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
Meta interdit les médias d'Etat russes sur ses plateformes, "inacceptable" pour le Kremlin
Le groupe américain Meta, qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé lundi interdire au principal groupe de médias d'Etat russe d'accéder à ses plateformes dans le monde entier, pour éviter toute "activité d'ingérence étrangère", une décision jugée "inacceptable" par le Kremlin.
Cette interdiction intervient à moins de deux mois de la présidentielle américaine et après que le secrétaire d'Etat Antony Blinken a dénoncé vendredi les activités de déstabilisation du groupe russe Rossia Segodnia, auquel appartient RT, devenu selon lui une véritable "branche" du renseignement russe dans le monde.
"Après une réflexion approfondie, nous avons élargi notre action contre les médias d'Etat russes", a déclaré Meta en réponse à une demande de l'AFP.
"Rossia Segodnia, RT et d'autres entités apparentées sont désormais bannies de nos applications dans le monde entier en raison de leurs activités d'ingérence étrangère", a affirmé la société américaine.
"De telles actions contre les médias russes sont inacceptables", a fustigé mardi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, estimant que Meta "se discrédit(ait)" en prenant cette décision.
Facebook et Instagram, plateformes très utilisées pour les opposants au Kremlin, ont été interdits en Russie en mars 2022, soit peu après l'invasion de l'Ukraine et leur maison-mère Meta a été classée organisation "extrémiste".
Il y a une dizaine de jours, les autorités américaines avaient déjà dévoilé une batterie de mesures visant notamment le groupe de médias russe, dont des poursuites pénales et des sanctions, pour répondre à des tentatives d'ingérence dans les élections aux Etats-Unis, qu'elles imputent à la Russie.
Le département d'Etat avait alors imposé des restrictions de visa à l'encontre de Rossia Segodnia et ses filiales.
"Ces médias soutenus par le Kremlin ne jouent pas seulement un rôle d'influence clandestine pour saper la démocratie aux Etats-Unis, mais aussi pour s'immiscer dans les affaires souveraines de pays du monde entier", a déclaré M. Blinken vendredi, citant des campagnes de déstabilisation en Moldavie, Argentine, France, Allemagne ou encore en Afrique.
Aux Etats-Unis, RT a notamment financé une société de création de contenu en ligne, implantée au Tennessee, qui a publié depuis fin 2023 près de 2 000 vidéos, visionnées plus de 16 millions de fois sur YouTube, selon un acte d'accusation du parquet américain publié début septembre.
"RT a mené des campagnes d'influence malveillantes dans des pays opposés à ses politiques, y compris les États-Unis, dans le but de semer la discorde au niveau national et d'affaiblir ainsi l'opposition aux objectifs du gouvernement russe", affirment les procureurs.
La Russie est la plus grande source d'opérations d'influence secrètes détectée par Meta sur sa plateforme depuis 2017, ses campagnes s'étant intensifiées après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, d'après les rapports sur les menaces publiés régulièrement par le géant des médias sociaux.
Le média public russe RT, lancé en 2005, est considéré par les Occidentaux comme un pur organe de propagande en faveur du Kremlin. Son site web et ses chaînes de télévision diffusent en plusieurs langues, dont l'anglais, l'espagnol, le français, l'allemand et l'arabe.
Les capacités de RT ont été étendues au début de l'année dernière, avec de nouvelles "capacités opérationnelles cyber et des liens avec les services de renseignement russes", a indiqué le département d'État américain dans un communiqué récent. "Cette entité s'est principalement concentrée sur des opérations d'influence et de renseignement dans le monde entier", selon cette source.
Selon Washington, RT a également lancé un programme de financement participatif en ligne en Russie "pour fournir un soutien et de l'équipement militaire aux unités militaires russes en Ukraine", y compris venant de Chine.
Le département d'État a indiqué qu'il déployait des efforts diplomatiques pour informer les gouvernements du monde entier de l'utilisation de RT par la Russie pour mener des activités secrètes et les encourager à prendre des mesures pour limiter "la capacité de la Russie à s'ingérer dans des élections étrangères et à se procurer des armes pour sa guerre contre l'Ukraine".
Facebook et Instagram sont bloqués en Russie depuis 2022, à la suite d'une décision d'un tribunal qui avait qualifié Meta d'"extrémiste", dans le cadre de la campagne menée par le Kremlin contre les géants occidentaux des médias sociaux.
La défense recule en Europe, spéculations autour d'un cessez-le-feu envisagé en Ukraine
Le secteur européen de la défense recule mardi dans l'après-midi après la publication d'un article de Bloomberg suggérant que certains alliés de l'Ukraine réfléchissent à la possibilité d'un cessez-le-feu.
A 12h50 GMT, le secteur de la défense perdait 1,01%, tandis que le Stoxx 600 avançait au même moment de 0,7 %. Bloomberg rapporte, citant des sources proches du dossier, que des discussions sur la manière dont serait négocié un cessez-le-feu avaient eu lieu parmi certains des alliés de Kiev.
Ces sources soulignent toutefois que la décision d'une éventuelle trève n'appartiendrait qu'à l'Ukraine. Rheinmetall, SAAB, Leonardo et BAE Systems perdent entre 2,5 % et 4,4 %. A Paris, Thales recule de plus de 3 %, de loin le plus fort repli du CAC 40, tandis que Dassault Aviation perd 1,6 %.