Jet de pétard au match Montpellier-Clermont : les parties civiles réclament, en tout, plus de 550 000 € en réparation du préjudice

Jet de pétard au match Montpellier-Clermont : les parties civiles réclament, en tout, plus de 550 000 € en réparation du préjudice

Le gardien de but de Clermont, Mory Diaw, était sorti de la pelouse sur une civière. MAXPPP – JEAN-MICHEL MART

Les faits s’étaient produits le 8 octobre dernier au stade de la Mosson. Sur le banc des parties civiles : les deux clubs, le gardien de but de Clermont, la Ligue de football et la l’Union nationale des footballeurs professionnels. Lors de l’audience du tribunal correctionnel, ce jeudi 2 mai, le ministère public a requis six mois de prison avec sursis à l’encontre de l’auteur présumé du jet de pétard. Jugement attendu le 16 mai prochain.

L’addition des parties civiles, en réparation du préjudice subi, est particulièrement salée dans l’affaire du pétard jeté lors du match Montpellier-Clermont, le 8 octobre dernier au stade de la Mosson. Ce jeudi 2 mai, lors de l’audience où étaient jugés l’auteur et le complice présumés de ce geste, les sommes demandées devant le tribunal correctionnel dépassaient les 550 000 €.

L’avocat du MHSC, Me Pascal Adde-Soubra, a réclamé "un fort dédommagement au titre du préjudice financier" et demandé, solidairement aux deux prévenus, 514 000 €. Rappelons que, dans le cadre des sanctions qui lui avaient été infligées, le club montpelliérain s’était vu retirer un point au classement (plus un point avec sursis). De plus, le match avait dû être rejoué à huis clos total et les deux matchs suivants, avec fermeture partielle de la tribune Étang de Thau.

La défense s'insurge contre les sommes demandées

Du côté de Clermont, 4 000 € de réparation ont été demandés au profit du gardien de but qui a vu le pétard exploser à un mètre de lui. Victime de céphalées et acouphènes momentanés, il avait bénéficié d’un jour d’ITT. Le club auvergnat, par la voix de son avocat, chiffre par ailleurs à plus de 36 000 € les dépenses engagées dans le cadre de ce match rejoué. À cela, s’ajoutent 1 500 € de frais de justice réclamés à chacun des prévenus par la Ligue de football professionnel. L’Union des footballeurs professionnels, elle aussi partie civile et représentée à l’audience, sollicite également le remboursement des frais de justice, plus 1 € symbolique.

"Il faut retomber sur terre !", a tempêté Me Anthony Chabert devant ces prétentions. Pour l’avocat du jeune poursuivi pour avoir fourni le pétard, lancé à la 91e minute de la rencontre, alors que Montpellier menait 4 à 2, on est certes dans "le procès de la bêtise", celle des deux supporters, mais aussi dans celui de "la déconnexion, avec un monde du football qui ne regarde que son nombril. Nous, on est dans la réalité, on a deux jeunes qui jouent leur vie." Pour Me Michaël Corbier, l’avocat du principal mis en cause, les sommes demandées "condamnent (les prévenus) à travailler toute leur vie" pour payer la note de ce geste.

Parmi les réquisitions, une interdiction de stade pendant trois ans

À leur encontre, le procureur Jean-Christophe Tixier a requis six mois de prison avec sursis pour l’un, et pour les deux, 200 heures de travail d’intérêt général. Mais aussi, l’obligation de pointer au commissariat ou à la gendarmerie la plus proche de chez eux, à la mi-temps, lors de tous les matchs du MHSC, pendant une durée de trois ans. "Mon client travaille dans la restauration, il lui est impossible de mettre en pratique ce pointage", proteste Me Chabert. Rejoint par son confère de la défense : "L’obligation de pointage doit être réservée à ceux dont la personnalité est particulièrement inquiétante. Ce n’est pas le cas de mon client."

À la barre, les deux jeunes de 23 et 25 ans, amis d’enfance mais peu solidaire devant le tribunal, murmurent quand ils répondent aux questions de la présidente Alix Fredon et de ses assesseurs. Celui qui est poursuivi pour le jet de projectile explique l’avoir fait dos au stade, par-dessus sa tête, en pensant qu’il atterrirait derrière les cages. Mais pour le procureur, il y avait bien une intention "d’atteindre à distance le gardien de Clermont."

Un amateur de pétards

Le jeune à qui l’on reproche d’avoir donné le pétard au premier, quant à lui, nie les faits. Il affirme que sa déposition n’est pas conforme à ce qu’il a déclaré aux enquêteurs. L’avocat de l’autre co-prévenu souligne "deux types de comportement : l’un qui assume, l’autre qui n’assume pas." On apprend à l’audience que ce dernier est un amateur de pétards, et qu’il lui arrive d’aller en faire exploser dans la garrigue. L’avocat du MHSC rappelle que, d’après les recommandations, ce type d’explosif (un Bulldog de catégorie F3) ne doit pas être lancé à moins de 25 mètres de tout individu.

Au terme d’une audience de près de trois heures, le jugement a été mis en délibéré au 16 mai prochain.

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