JO Paris 2024 : plateaux télé, chants, bain de foule… la folle soirée de célébration des frères Lebrun au Club France

JO Paris 2024 : plateaux télé, chants, bain de foule… la folle soirée de célébration des frères Lebrun au Club France

Médaillés de bronze par équipe, vendredi 9 août, les deux pongistes montpelliérains ont été emportés dans un tourbillon médiatique et populaire qui témoigne de l’ampleur prise par leur notoriété.

Ils sont apparus, têtes blondes et auréolées de bronze, au crépuscule d’une des plus étourdissantes journées de leur jeune existence. Un tourbillon de joie et de sollicitations qui les aura conduits de la table des grands, au Parcs-expos de la Porte de Versailles, au public bouillant du Club France, en passant par une interminable tournée des médias.

Une soirée de célébration à la démesure également proportionnelle à leur popularité qui n’a cessé de grimper pendant ces Jeux, comme une fièvre impossible à endiguer.

Dès leur arrivée à la grande Halle de la Villette, Félix et Alexis se sont retrouvés dans le studio de RTL, vaste cage de verre à travers laquelle la faune médiatique les observait comme deux curieuses bêtes de compétition. "Oh les têtes de geeks, ils sont trop mignons", glisse une consœur, photo souvenir à l’appui.

Une assistance fascinée par ces têtes d'enfants sages

Tout est là, sans doute, de l’enchantement provoqué par les deux frangins sur le grand public. Une assistance fascinée par ces têtes d’enfants sages qui mettent le bronx sur la planète ping dès qu’il s’agit de "monter" sur la table.

Après la radio, ils feront face avec la même fraîcheur innocente à la forêt de micros, hérissée de questions. On jurerait presque que Félix a fait ça toute sa vie, en vieux briscard rodé à l’exercice, la voix déjà un peu cassée par ces belles histoires racontées en boucle.

JO Paris 2024 : plateaux télé, chants, bain de foule… la folle soirée de célébration des frères Lebrun au Club France

Alexis Lebrun devant les médias en zone mixte du Club France. Midi Libre – Richard Gougis

C’est qu’il faut expliquer au monde où, à 17 ans, on va puiser les ressources pour sauver quatre balles de matches dans un match de finale olympique par équipe. "J’essaye juste de me dire que je n’ai pas le droit de lâcher même si je n’ai que 5 à 10 % de chances de gagner le match. Dans les moments cruciaux, j’ai beaucoup suivi mon instinct, senti ce qui allait marcher même si ce n’était pas en lien avec la tactique."

Voir que le ping se développe grâce à nous, c'est que du kief !"

"Ils ont une tête bien faite tous les deux, pas forcément besoin d’un grand frère", sourit Simon Gauzy, le doyen de l’équipe (29 ans).

Alexis savoure le miroir grossissant que les deux frères ont offert au tennis de table français pendant une semaine : "C’est juste cool en fait. On prend beaucoup de plaisir à ça. On voit que le ping se développe car ça intéresse de plus en plus de monde, que les gens aiment le voir. Pour nous c’est que du kief."

"Partager ça en famille"

"C’est cool d’apporter de la notoriété au tennis de table qui a peut-être été vu négativement à une époque", renchérit Félix, aussitôt interrogé sur ce qu’il lui manque pour battre les Chinois. "Pas mal de choses, répond le double médaillé olympique. Ils sont un peu plus forts partout. Il n’y a pas un écart énorme mais c’est le plus dur à aller chercher."

Un préparateur spécifique pour les poignets

On l’a dit, les frères Lebrun sont entourés au quotidien d’une structure très familiale qui leur permet de s’épanouir, de progresser tout en restant dans leur cocon montpelliérain sans avoir à s’exiler dans une énorme structure comme l’Insep, à Paris.

Avec Stéphane, le papa, pour superviser le domaine sportif et Dominique, la maman, pour gérer tout ce qui concerne la communication et les médias, ils sont entre de bonnes mains.

Ils ont aussi affiné et complété leur encadrement médical ces derniers mois en faisant appel à un préparateur physique spécifique pour préserver les poignets, partie du corps essentielle pour un pongiste.

"Certains pongistes ont tendance à serrer leur raquette trop fort. Les exercices articulaires que je propose ont pour but de trouver un bon équilibre en termes de pression pour ne pas sursolliciter les articulations", explique Luis Opy.

Installé au Grau-du-Roi, il intervient 45 minutes par semaine, depuis 8 mois, en complément de leur préparation physique classique. "Le tennis de table est un sport où les tensions sont extrêmes, précise le préparateur. On le voit à la fin de chaque point quand les joueurs ont besoin d’expulser le stress en criant. Il est donc important de trouver la position la plus relâchée possible pour diminuer les tensions sur le corps. Nous sommes tous super contents de leurs résultats. Je crois qu’on aurait signé pour ces deux médailles… "

Quand on évoque Los Angeles 2028, il calme le jeu : "J’espère y être mais 4 ans, c’est long. Pour l’instant je ne me projette pas jusque là-bas. On va partir en vacances, partager ce bonheur en famille et repartir sur la saison prochaine."

"On ne vas pas changer nos habitudes"

Interrogé sur la nouvelle dimension prise par leur notoriété, Alexis tempère et assume : "Je crois qu’on va pouvoir toujours aller au restaurant mais qu’on sera plus reconnus. On a conscience que ça évolue un peu mais on ne va pas changer nos habitudes pour ça."

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Félix Lebrun et Simon Gauzy sont entrés les premiers face public surchauffé du Club France. Midi Libre – Richard Gougis

"Il y a une fête qui se prépare, trépigne Félix. J’ai vu quelques passages des célébrations ici, c’est vrai que tous les soirs c’est assez dingue. J’ai hâte d’arriver devant la foule, ça va être incroyable."

Une dernière tournée des "patrons" sur le plateau d’Eurosport puis celui de France 2, puis le grand moment arrive. Il est près de minuit et demi quand les pongistes de l’équipe de France pénètrent dans un Club France chauffé à Bleu. Alexis Lebrun et Simon Gauzy sont les premiers à aller au contact de cette foule qui leur a chanté un vibrant et sincère "que je t’aime".

Dans la foule, Laure, venue de Tours, ne tient plus en place. "Je connais un peu le tennis de table, le copain de ma fille est entraîneur. Mais là ils sont passés dans une autre dimension. Ils sont étonnants de maturité et avec une belle marge de progression…"

Plongeon dans la foule

Félix entre à son tour dans l’arène avec l’enthousiasme du gamin qu’il est encore. Les décibels redoublent et les quatre compères plongent en équipe dans la foule pour un bain collectif, à la façon des rugbymen. La suite n’est que partage, chants, danse et une longue séance de clapping initiée par Félix. La nuit leur appartient, tout autant que l’avenir.

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