“La logique est que l’homme noir mette la balayette à l’homme blanc ?” : Mamadou Sakho sort du silence et livre sa version de l’accrochage avec Michel Der Zakarian

"La logique est que l’homme noir mette la balayette à l’homme blanc ?" : Mamadou Sakho sort du silence et livre sa version de l’accrochage avec Michel Der Zakarian

Recruté à l’été 2021, Mamadou Sakho a disputé 49 matches sous le maillot du MHSC. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

L’ex-défenseur du MHSC, parti après une "rixe" avec l’entraîneur en novembre 2023, était l’invité de Canal + Afrique, vendredi 27 septembre. Il y a décrit sa vision des faits et annoncé des poursuites judiciaires à venir.

"Je me suis dit qu’il allait falloir nettoyer le nom Sakho qui représente mon père. Je ne laisserai personne de mon vivant entacher ce nom-là." Près d’un an après, Mamadou Sakho est sorti du silence, vendredi.

Parti du Montpellier HSC après un accrochage avec l’entraîneur Michel Der Zakarian survenu le 21 octobre 2023, l’ancien défenseur héraultais était invité de l’émission J-1, diffusée sur Canal + Afrique. "Ce n’est pas ma vérité mais LA vérité", a-t-il affirmé, avant de livrer sa version d’un événement qui avait largement marqué la saison difficile du MHSC.

Deux plaintes en diffamation

L’ex-international a précisé lors de cette interview qu’il allait déposer deux plaintes en diffamation, contre un confrère de L’Équipe ainsi qu’un "journaliste 2.0 sur Twitter (désormais X)" parce qu’ils "ont propagé un message qui n’était pas la réalité", estime-t-il, ajoutant se pourvoir en justice "pour protéger les petits frères qui arrivent derrière".

"Ils ont écrit que moi, Mamadou Sakho j’avais mis une balayette à mon coach. J’ai 34 ans, 4 enfants, personne ne va salir ma réputation surtout quand c’est faux. Pourquoi n’ont-ils pas écrit l’inverse ? Est-ce que pour eux, un Mamadou, qui vient d’un quartier, noir, devant un coach blanc, Michel, la logique est que l’homme noir mette la balayette à l’homme blanc ?", s’interroge le joueur. "Je ne sais pas quel intérêt ils avaient à écrire ça, s’ils ont reçu un bakchich (pot-de-vin, NDLR) de quelqu’un", a-t-il ajouté, précisant : "Ils ont la chance de ne pas m’avoir rencontré quand j’avais 18 ans et réagissais différemment."

"Je l’attrape par le col, lui aussi"

Le 21 octobre 2023, l’ancien capitaine du PSG et Michel Der Zakarian s’étaient accrochés dans le vestiaire du centre d’entraînement du MHSC, à Grammont. Des faits qui avaient abouti au départ de Sakho du club le 2 novembre. Le défenseur en a livré sa version sur la chaîne cryptée, décrivant un coach arrivé "énervé à l’entraînement" avant une séance vidéo musclée. Il s’en serait suivi un entraînement qui se serait "très, très mal passé", "sans arbitrage", selon Sakho, victime d’une faute et parti aux vestiaires "pour respirer un bon coup et éviter le conflit", dit-il.

Là, Michel Der Zakarian serait venu lui demander s’il s’était blessé. "Je lui réponds deux mots : "Non coach, tranquille". Il part et dit : "De toute façon, vous faites comme vous voulez, comme en match"". La conversation se serait poursuivie dans "la salle des kinés" et dans une certaine "tension".

Dans sa version, Sakho certifie que si "le ton était soutenu, je ne vais pas faire le petit agneau, il n’y a pas eu d’insulte". Il poursuit son récit : "Le coach se tourne, vient vers moi, d’une manière hystérique. "J’ai pas peur de toi". Il met sa tête contre la mienne et me pousse au niveau du torse. Je l’attrape par le col, lui aussi. Je lui ai dit "Tu ne lèves pas la main sur moi, je ne suis pas votre fils". Je suis resté stoïque, choqué de la scène, avec une rage en moi, mon regard en disait long. […] Sa chaîne est en dessous et quand je décide de le lâcher, avec les 7 ou 8 joueurs qui poussaient (pour séparer, NDLR), le coach est tombé", affirme-t-il.

"Même les joueurs du 93 ne mettent pas une balayette à leur coach"

Une dizaine de jours après cet accrochage, le MHSC avait annoncé dans un communiqué la séparation "de bonne foi". Le joueur veut voir dans cet accord une preuve son innocence. "Un joueur qui frappe un coach est tout de suite viré. Ça n’a pas été mon cas. Pour les intelligents, il faut se poser la question."

Convaincu de sa bonne foi, Sakho en veut pour preuve un précédent accrochage. Survenu durant la préparation précédente, face à Nice, il aurait vu le joueur défendre son entraîneur face aux invectives d’un joueur de l’OGCN en tribunes. "Même les joueurs du 93, de quartier ne mettent pas une balayette à leur coach. C’est moi, Mamadou Sakho après 20 ans de carrière, marié, 4 enfants, qui vais mal me comporter sachant que trois mois avant que je l’ai défendu devant un joueur ?"

Au terme de cet entretien d’une quinzaine de minutes, Mamadou Sakho conclut. "Quand tu es serein, que tu sais que tu peux te regarder dans une glace, que tu n’as rien à te reprocher, tu n’as pas besoin… Il faut laisser les médisants parler."

L’aventure de Mamadou Sakho à Montpellier aura duré un peu plus de deux ans, pour 49 apparitions. Cette sortie du silence de la part du défenseur intervient alors même que le début de saison du MHSC a mis en difficulté Michel Der Zakarian, qui a décidé de choix forts dans son vestiaire.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)