LA VIE DE CHATEAU. Depuis 75 ans, la famille Demangel veille sur le château d’Assas

LA VIE DE CHATEAU.  Depuis 75 ans, la famille Demangel veille sur le château d’Assas

Autour de Marie-Claire Demangel, ses enfants Caroline et Olivier et son neveu Guilhem.

L'édifice, qui domine le village d'Assas, a été construit au milieu du XVIIIe siècle. Mais sans que l'histoire n'en ait rien retenu, un château médiéval et un autre de la Renaissance ont existé ici.

Sous le crincrin des cigales, l’édifice offre aux rayons du soleil d’août ses pierres jaunes presque dorées… "Elles proviennent d’une carrière locale qui malheureusement n’existe plus", relève Guilhem Roustan, architecte de métier et neveu de Marie-Claire Demangel qui habite le château d’Assas. Bientôt, les 21 et 22 septembre, le château réouvrira ses portes au public pour les Journées du patrimoine, puis de nouveau pour un concert dans son salon de musique fin septembre. Pour l’heure, les membres de la famille, éparpillée en France ou ailleurs, profitent de l’été dans la bâtisse que sa propriétaire compare à une lanterne… "Des fenêtres partout, beaucoup de lumière et de ventilation".

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Les parents de Marie-Claire Demangel, Simone et Robert ont acquis l’édifice en 1949. "On lit parfois que c’est une folie, mais non, les Folies de Montpellier se voulaient cachées, ici on est sur une hauteur, avec une vue. On est sur une ancienne motte castrale, sur les restes d’un premier château médiéval." L’Eglise accolée au bâtiment est d’ailleurs du XIIIe, tout comme des traces d’un rempart. Des fenêtres à meneaux dans certaines maisons du village laissent à penser qu’elles sont issues d’un autre château, datant de la Renaissance, mais dont il ne reste pas de traces.

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Une parenté avec le château de l'Engarran

La construction du château actuel remonte à 1760 et est l’œuvre de Jean-Antoine Giral, fils d’Etienne Giral qui a dessiné le Peyrou à Montpellier. Une parenté avec le château de l’Engarran de Lavérune (cadre du tournage récent du film Le comte de Montecristo) saute aux yeux. Certains éléments sont antérieurs, comme les balcons en ferronnerie, qui proviennent du démantèlement du château de la Mosson.

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La façade Ouest du château d’Assas, avec des balcons provenant du château de la Mosson.

Les commanditaires du grand chantier sont en ce milieu du XVIIIe des aubergistes montpelliérains, récemment anoblis, les Mouton de la Clotte. Des aristocrates fortunés et semble-t-il appréciés puisque la Révolution épargne l’édifice. "Les armoiries ont toutefois été martelées, de même que les tours écrêtées afin de ressembler plus à une grosse maison qu’à un château. J’ai toujours entendu dire que ce sont les Assadins eux-mêmes qui ont agi pour éviter que des bandes venues d’ailleurs s’en prennent au château" raconte Mme Demangel.

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La façade Est du château d’Assas, soumise aux éléments comme le vent marin, et plus noircie.

La tourmente révolutionnaire aura tout de même pour conséquence de voir la bâtisse devenir un bien national, avant d’être rachetée en 1859 par la famille Bouché qui revendra au début du XXe siècle à un marchand de biens de Montpellier qui fait de la vente à la découpe. Le bienfaiteur du château sera, lui, Écossais : Patrick Geddes, botaniste, ami de Charles Flahaut, créateur à Montpellier du collège des Écossais. Il a l’ambition de faire du lieu un bâtiment à visée publique et à la dimension culturelle affirmée. Il lance la demande de classement qu’il ne verra pas aboutir. Il meurt en 1932, elle est acquise en 1937. "Entre-temps, c’est un esthète, un antiquaire de Beaulieu sur la Côte d'Azur qui devient propriétaire et amène ici ses belles pièces. Ce monsieur Normand devient un ami de mes parents, et en 1949 leur vendeur."

Les descendants de Robert et Simone Demangel œuvrent toujours, 75 ans après l’acquisition, à faire vivre le château d’Assas, et sa vingtaine de pièces chargées d’histoires…

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Clavecin et pianos anciens

Le château possède quelques pianos anciens ainsi qu’un magnifique clavecin du XVIIIe, acquis par Simone Demangel en 1965, en parfait état de conservation. L’organiste et claveciniste américain Scott Ross y enregistrera des œuvres, comme une intégrale de Couperin, dans les années 70, et malgré sa carrière internationale de concertiste, il revient à Assas régulièrement. Il y décède prématurément en 1989 à l’âge de 38 ans. Les grands noms de la musique baroque sont venus au Château d’Assas qui continue à programmer des concerts.

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