Le Gard, un territoire fort de sa diversité de filières mais face au mur du recrutement

Le Gard, un territoire fort de sa diversité de filières mais face au mur du recrutement

Mathilde Sauvaire (Yelloh villages), Maria Pujol (Royal Canin), David Segura (Furygan). MIDI LIBRE – Dorian Cayuela

N’échappant pas à la crise du recrutement, les acteurs économiques du Gard se serrent les coudes.

22 800 salariés dans l’industrie (dont un quart dans l’énergie, l’environnement et le traitement des déchets). 5 000 salariés du bâtiment, 21 200 pour les services et plus de quarante mille pour le commerce. Une écrasante majorité – 82 % en moyenne – de TPE, mais quelques (très) gros employeurs.

Le Gard, pour Éric Giraudier, président de la CCI, n’est certainement pas un territoire "mono-filière". Il explique : "C’est à la fois une force et une difficulté. On a de l’industrie, on a de l’agroalimentaire, on a de la chimie, on a des services, on a du tourisme et on a en plus plusieurs bassins d’emplois donc ça crée effectivement peut-être une difficulté d’animation. C’est plus simple si vous avez un employeur qui fabrique des objets volants et un autre des ailes sur la même ville."

Comme pour illustrer son propos, quelques minutes plus tard, DavidSegura, le directeur de la marque gardoise de sportswear moto Furygan, implantée avec trois sites dans le département depuis 1969, fait part de ses difficultés à la recherche de talents. "Il y a 55 ans dans ce département, il y avait beaucoup plus de travail du cuir et de bonneterie. Aujourd’hui, on ne trouve plus de piqueurs, ces savoir-faire ont disparu. Notre plus grande difficulté, c’est le recrutement, alors nous formons en interne."

Créer les opportunités pour les acteurs des filières

À ses côtés, venues témoigner de ce que signifie entreprendre à long terme dans le Gard, se trouvent Mathilde Sauvaire, directrice de cinq établissements d’hôtellerie de plein air dans le Gard et Maria Pujol, responsable de la communication mondiale du groupe Royal Canin, qui se passe d’introduction. Elles évoquent des difficultés similaires : "Au labo du campus Royal Canin d’Aimargues, nous formons nous-mêmes des ingénieurs de cinquante nationalités différentes. Tous ces gens ont aussi besoin de services publics, d’écoles, d’infrastructures pour leurs familles."
Chez Yelloh Village, si le recrutement n’est plus aussi fluide qu’auparavant, il semble facilité par des contrats saisonniers devenus plus longs (jusqu’à sept mois) avec l’affluence des touristes étrangers en toute saison.

"Avec les 4 000 apprenants de nos formations, nous sommes les deuxièmes après l’éducation nationale", rappelait Éric Giraudier en début de soirée. "C’est aussi à nous de voir comment on peut en commun arriver à créer des synergies. Des institutions comme la Chambre de commerce créent ces opportunités en réunissant les entreprises gardoises de l’univers de la moto, par exemple", salue encore David Segura.

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