Les ambitions du handball féminin à Montpellier portées par le mariage entre le MHB et le HBF3M
|Tous unis à la table du mariage entre le MHB et le HBF3M. Midi Libre – JEAN MICHEL MART
L’annonce a officiellement été faite jeudi soir 4 juillet au FDI Stadium : le MHB, qui s’est ouvert au handball féminin loisir il y a trois ans, intègre le club féminin du HBF3M avec l’objectif d’aller vers le haut niveau et le professionnalisme au féminin.
Cela fait plusieurs mois que Céline Allègre, présidente du club de hand féminin HBF3M et Vincent Hugonnet, président de l’association du MHB travaillaient à s’unir ; le mariage a été acté ce jeudi soir au sein du FDI Stadium au terme d’une AG ordinaire et extraordinaire afin de modifier les statuts, et d’une conférence de presse pour en présenter les objectifs : le développement, toujours, et la perspective du professionnalisme au féminin. "Aujourd’hui, le HBF3M intègre le Montpellier Handball pour une seule et même entité" s’est ainsi félicité le président de la SAS Julien Deljarry. "C’est pour nous le reflet de la continuité et de l’évolution du Montpellier Handball."
Un budget multiplié par quatre
Le MHB "va ainsi prendre la gestion du HBF3M qui va s’appeler Montpellier Handball avec une section féminine de haut niveau qui va intégrer la MHB Academy" explique son président, Vincent Hugonnet. "Le but est de se donner des objectifs de haut niveau", avec une accession en D2 visée d’ici deux saisons. Et un budget qui va passer de 103 000 euros, le plus petit de N1 à 450 000 avec le soutien des collectivités territoriales (50 000 euros de la Métropole, 100 000 euros de la Ville de Montpellier). "Nous avons déjà la MHB Academy sur les garçons et quand on a commencé à échanger avec Céline, on s’est aperçu que la symétrie entre les garçons et les filles existait, donc derrière, si on s’entendait sur un projet commun, cette intégration pourrait se faire avec la plus grande facilité, c’est ce qui a été le cas". Une nécessité ainsi d’étoffer l’Academy de 65 jeunes à plus de 130. "Cela va nous amener un peu plus de savoir-faire, d’intégration de bénévoles dans le club, qui vont aussi nous permettre de grossir. C’était important d’avoir ce projet sur les 3 ou 4 prochaines années de structuration de notre Academy."
"Fière du travail accompli"
Une continuité dans le projet avec des maillots, des couleurs du MHB mais des matches qui continueront à se jouer à Spinosi à la demande des filles. "Quand on a créé l’entente, l’idée était de recentrer toutes les joueuses qui jouaient au handball sur la Métropole et leur permettre de jouer au plus haut niveau possible précise Céline Allègre. Notre système ne pouvait pas continuer, si on veut aller vers le haut niveau, il faut avoir des moyens, financiers et structurels ; le MHB nous propose d’intégrer l’Academy et pour toutes les jeunes filles, cela va leur offrir des possibilités qu’aucun club aujourd’hui propose aux jeunes filles. Je suis très fière du travail accompli avec Vincent pour permettre à nos jeunes filles de faire une vraie carrière de joueuses au sein de Montpellier".
Un événement historique pour Montpellier
Un moment historique a souligné Christian Assaf, vice-président de la Métropole, au côté de son homologue de la Ville, Hervé Martin, "parce que rien de plus important ne s’est passé dans le sport montpelliérain que ce mariage depuis très longtemps ! Les clubs et les filles le méritent…" De retour à Bougnol avec sa casquette de conseiller régional, représentant la présidente de la Région Occitanie Carole Delga et son vice-président Kamel Chibli, Patrice Canayer aussi s’est félicité d’une telle union. "Le sport, l’association sportive, sur un territoire, doit être un endroit qui reflète la société où on exclut tout sectarisme, tout communautarisme, et on fait œuvre de vie en société, ensemble ; cela semblait donc incongru à notre époque d’avoir des clubs uniquement masculin et féminin. Le sport doit avoir cette qualité de rassembler, exemple de ce que doit être la vie en société et ce mariage en est un." Pointant un défi pour son avenir. "Le défi le plus important que vous avez à relever, le défi du sport féminin, ce n’est pas le haut niveau mais d’arriver à devenir professionnel dans le sport de haut niveau. Pas un professionnalisme ou on va se tourner vers les collectivités en disant qu’il faut payer pour le sport féminin. Il faut que le sport féminin arrive à créer son modèle de professionnalisme et c’est pour ça que je suis très heureux que cela se fasse à Montpellier parce que le club du MHB a toujours su être innovant. L’attente de ce qui va se passer, c’est que vous arriviez à faire la démonstration qu’il existe une voie pour le professionnalisme de haut niveau au féminin".