Municipales 2026 : le match a commencé à Bagnols-sur-Cèze, mobilisation tous azimuts dans les états-majors

Municipales 2026 : le match a commencé à Bagnols-sur-Cèze, mobilisation tous azimuts dans les états-majors

Raymond Masse conseiller municipal officiant au bureau numéro un.

À Bagnols-sur-Cèze, la classe politique tire les enseignements des élections européennes et leurs conséquences sur les échéances électorales futures. Et notamment les municipales 2026 pour lesquelles la députée RN, Pascale Bordes a déjà fait acte de candidature.

"Là on y est. C’est un vote sanction ! Tout le monde se désintéresse de l’Europe. Le match des municipales a commencé à Bagnols-sur-Cèze" déclare cet acteur politique local. Ce dimanche 9 juin 2024 la météo électorale n’a eu de cesse d’annoncer des orages sur la ville centre du Gard rhodanien. Mais le soleil a fait de la résistance sur le toit des Escanaux, de Jean-Mermoz, de Saint-Exupéry ou de place Mallet. "Dimanche à 17 heures sur l’ensemble des bureaux de vote de Bagnols-sur-Cèze il y avait 558 votants de plus qu’il y a cinq ans au même créneau horaire" soulignait l’adjoint à la culture Michel Ciegelski qui supervisait les opérations de vote salle multiculturelle qui abritait les bureaux 2, 3 et 4.

Le modèle spiripontain

"Il y a trois semaines à Pont-Saint-Esprit, Gérome Bouvier l’a emporté dès le premier tour d’un scrutin où le Rassemblement national était présent", argumente le maire de Bagnols-sur-Cèze Jean-Yves Chapelet. "Aujourd’hui, un mois après la municipale partielle le même RN fait 50 % sur le même échiquier spiripontain". L’édile bagnolais admet en revanche "un mal-être généralisé, les gens sont en perte de repères. Est-ce que tous ceux qui ont voté RN épousent les idées de ce parti ? Bien sûr que non !" conclut le maire.

"Sursaut de citoyenneté"

Un spécialiste du décryptage électoral le dit : "S’il y a plus de votants ça peut vouloir dire qu’il y a des consignes qui ont été données pour faire monter certains votes" analyse-t-il. Président du bureau numéro 12 salle Jean-Mermoz, le premier adjoint Maxime Couston ne croit pas lui non plus à l’hypothèse d’un match municipal qui serait joué d’avance en faveur du RN. "Les élections européennes n’ont absolument rien à voir avec les municipales qui auront lieu en 2026. Quid de la dissolution décidée par le président de la République Emmanuel Macron ? "Aujourd’hui on a une possibilité d’interrompre le mandat de la député RN du territoire. Elle est absente au conseil municipal, du conseil communautaire et je ne l’ai jamais vue dans mon bureau. Cet autre élu bagnolais n’est pas plus optimiste. "Le fait qu’il y ait plus de votants n’induit-il pas l’idée qu’il y ait un vote plus orienté ? Je ne pense pas que ce soit un sursaut de citoyenneté."

Les chiffres et ce qu’ils disent

Les opérations de dépouillement s’achèvent au bureau de vote numéro un situé au premier étage de la mairie salle de la justice. Le conseiller municipal Raymond Masse lit le résultat. La liste conduite par le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella arrive largement en tête avec 183 voix. Il est secondé par Raphaël Glucksmann de Place Public Parti socialiste qui réalise un score de 59 voix. La tête de liste Renaissance, Valérie Hayer obtient 41 suffrages. La députée européenne Manon Aubry et ses colistiers de La France insoumise recueillent 38 voix. Plus anecdotique, la petite percée de Marion Maréchal cheffe de file de la liste Reconquête, le parti d’Eric Zemmour gagne 31 voix. C’est peu dire qu’avec un score cumulé 214 voix, les listes lepénistes et zemmouristes font fort au bureau numéro un. "Ça me donne des idées pour les municipales de 2026" déclare l’élu d’opposition Jérôme Jackel.

Députée candidate

Le moment est venu de ranger les enveloppes. Le président du bureau numéro un, Jean-Christian Rey paraphe les derniers documents. Certaines figures politiques du territoire sont présentes, du secrétaire de la section du Parti communiste en Gard rhodanien Elian Cellier à l’ancienne conseillère régionale Laurette Bastaroli, en passant par la députée RN Pascale Bordes. "Je serai candidate aux municipales si la population a envie et si je suis épaulée par des citoyens qui me le demandent, alors je monterai une liste." Réaction du communiste Elian Cellier : "Très bien si elle le fait. Ce serait une très mauvaise candidate puisque déjà en tant qu’élue de l’opposition, elle ne fait rien".

Coup de tonnerre

Le secrétaire de la section communiste ne s’attarde pas sujet. "Moi je travaille pour unir les forces de gauche pour faire émerger un projet alternatif au RN et à la municipalité sortante", indique-t-il. Même son de cloche chez l’ancien élu bagnolais Christian Roux. Il en appelle "à la gauche démocratique" incarnée par Raphaël Glucksmann : "Elle se doit de prendre les choses en main et proposer un programme qui contrebalance celui du RN". Dans la salle du bureau numéro un, personne ne se doute à l’instant de la clôture du dépouillement que dans les minutes qui allaient suivre le président de la République Emmanuel Macron allait annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale. Un coup de tonnerre qu’aucun météorologue politique n’a vu venir.

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