Nicolas Best, l’ex directeur du CHU de Nîmes jugé finalement pour favoritisme et corruption passive, sa défense conteste les infractions

Nicolas Best et ses deux avocats à Paris lors du procès en novembre 2023. SAMUEL RIBOT

Nicolas Best avait dénoncé une cabale. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Nicolas Best, l’ancien directeur du CHU de Nîmes doit être jugé à Paris pour favoritisme et corruption passive sur fonds de marchés et de travaux réalisés à l’hôpital de Nîmes et à Annecy entre 2015 et 2020. En novembre 2023, le procès avait été reporté après des questions prioritaires de constitutionnalité soulevées par la défense. Finalement le procès doit avoir lieu du 26 août au 2 septembre. La défense affiche sa combativité.

Le procès de l’ancien directeur de l’hôpital de Nîmes doit démarrer la semaine prochaine à Paris. Les faits reprochés ? Corruption passive adossée à du favoritisme sur fond de travaux réalisés au CHU d’Annecy et de Nîmes pour des faits compris entre 2015 et 2020.

L’enquête du parquet national financier avait conduit à un renvoi en correctionnelle de l’ancien directeur du CHU de Nîmes. Le procès avait démarré en novembre 2023. Mais les avocats de la défense (Mes Expert et Barnier) avaient soulevé des nullités et des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). Ce qui avait donné lieu au report du procès. Le tribunal judiciaire de Paris avait transmis les QPC à la Cour de Cassation qui les avait rejetées. Ainsi, après un premier report, le procès de Nicolas Best doit normalement se tenir à Paris le 26, le 28 et 29 août et le 2 septembre.

L’affaire avait émergé publiquement dans le Gard par une vaste opération de police judiciaire (révélée par Midi libre le 11 février 2022) notamment de la brigade financière (Lyon et Montpellier) qui avait déclenché une série de perquisitions au domicile nîmois de Nicolas Best, dans ses bureaux du CHU et dans un autre logement situé dans la région de Lyon.

"Ni reçu ni dissimulé quelque somme que ce soit" : Me Expert, avocat de la défense

Les investigations portaient sur des soupçons d’infractions sur des marchés publics qu’il a validés alors qu’il était directeur du centre hospitalier Annecy-Genevois (CHANGE). Le parquet national financier (PNF) avait supervisé l’enquête qui effectuait des vérifications à la fois sur des travaux réalisés en Haute-Savoie et dans le Gard sur le site du CHU de Nîmes. In fine Nicolas Best doit comparaître pour des suspicions d’infractions sur les règles de marchés publics. Il doit répondre de favoritisme et de corruption passive. Tout au long de l’affaire, l’ancien directeur de l’hôpital avait clamé son innocence en se défendant d’avoir touché le moindre centime dans ce dossier.

La défense de l’ex patron du CHU, contactée ce vendredi 23 aout, déclare que " Nicolas Best éprouve un profond sentiment d’injustice et d’atteinte à la présomption d’innocence dans cette enquête menée exclusivement par le PNF". Me Philippe Expert poursuit : " Il est démontré par les investigations qu’il n’a ni reçu ni dissimulé quelque somme que ce soit. Toute cette affaire part de ce que notre client considère comme une cabale dont il a été la cible à Annecy où il a transformé positivement mais en déplaisant parfois, l’hôpital qu’il dirigeait". La défense indiquait par ailleurs que des nullités seraient de nouveau soulevées à l’audience tout en insistant sur le fait que "Nicolas Best n’a jamais été entendu sur le fond dans cette affaire". La défense insistait par ailleurs sur les soutiens dont M. Best avait pu bénéficier à Nîmes par des motions de la commission médicale d’établissement. L’ancien directeur du CHU de Nîmes s’était vu retirer ses fonctions de directeur par arrêté en plein procès. Il avait déploré ce retrait de fonctions.

Toute personne est présumée innocente tant que justice n’a pas été définitivement rendue.   Je m’abonne pour lire la suite