“On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas” : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

"On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas" : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

Ecouvillon et test PCR : la coqueluche est détectée avec les mêmes techniques que le Covid, ce mardi 30 juillet à Labosud. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Dans un état des lieux à fin juillet, Santé publique France confirme que la circulation de la bactérie à l’origine de la coqueluche est toujours très active, elle a tué 28 personnes depuis janvier. Les laboratoires du groupe Inovie, très présents dans le sud de la France, effectuent encore 1600 tests par semaine dans l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône, un sur cinq est positif. Une surprise pour Guillaume Teissier, directeur général d’Inovie Labosud.

"La coqueluche est toujours très présente sur le territoire, et la bactérie Bordetella pertussis continue de circuler dans toutes les régions", de manière "plus intense sur les derniers mois" : dans un état des lieux daté du 29 juillet et publié ce mardi 30 juillet, Santé publique France indique que l’épidémie de coqueluche est toujours très active.

Le groupe de biologie médicale Inovie, principalement implanté dans le sud de la France, confirme : "Depuis le début du mois de juillet, on réalise 1600 tests par semaine dans l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône, un sur cinq est positif", précise le Dr Guillaume Teissier, directeur général d’Inovie-Labosud, qui a augmenté en juin ses capacités de dépistage en ouvrant des lignes d’analyse PCR sur chaque plateau technique, à "Montpellier, Toulouse, Clermont-Ferrand", mais aussi Paris. 

Un diagnostic est rendu en 24 heures, contre une dizaine de jours le mois dernier. Essentiel pour briser la dynamique de l’épidémie : "Plus vite on diagnostique, plus vite on met en place une antibiothérapie, plus la contagiosité et le risque de contamination baisse".

En Occitanie, trente passages aux urgences chaque semaine

Ce chiffre n’est pas si loin du chiffre total de l’année dernière, 1900 tests analysés pour l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône en 2023.

En Occitanie, des "données non consolidées" du réseau Oscour au mois de juillet, indiquent que le nombre hebdomadaire de passages aux urgences pour coqueluche s’établit à une trentaine de personnes, comme dans le Grand-Est, contre 40 en Paca et en Auvergne-Rhône-Alpes, 50 en Ile-de-France, pour les régions les plus impactées. Sachant que "les nourrissons de moins de 6 mois sont les plus touchés par les formes graves, les hospitalisations mais aussi les décès".

"Entre le 1er janvier et le 24 juillet, un nombre cumulé de 199 nourrissons de moins de 12 mois hospitalisé pour coqueluche a été rapporté, 79 % sont âgés de moins de 6 mois". Deux bébés originaires d’Occitanie sont morts en juin.

Pour les adultes "la coqueluche n’était pas la première cause de décès"

L’épidémie a démarré au premier trimestre 2024, et a été particulièrement active "dans sept régions, Ile-de-France, Bretagne, Pays de Loire, Auvergne Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, qui déclaraient plus d’une vingtaine de clusters en collectivités, essentiellement des écoles maternelles et primaires, halte-garderie et maisons maternelles, collèges et lycées, ou des clusters familiaux, avec une majorité de cas qui n’étaient pas à jour de leur vaccination", rappelle Santé publique France.

Sur les six premiers mois de l’année, "l’ensemble des indicateurs est déjà supérieur au total de l’année 2023", sur la base des données des réseaux SOS Médecins, Oscour (urgences), Renacoq (hospitalisation pédiatrique), Sentinelles (médecine de ville), 3labos et CNR (biologie médicale).

La coqueluche a déjà tué 28 personnes en 2024, dont 9 en juillet, le mois le plus mortel. Les enfants paient le plus lourd tribut à l’épidémie : 20 décès, dont 12 enfants de moins de 2 mois, 4 nourrissons étaient non vaccinés et avaient, pour deux d’entre eux, des mères non vaccinées.

"On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas" : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

Labosud a installé de nouvelles lignes d’automates en juin. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

"On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas" : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

Un test sur quatre est aujourd’hui positif. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

"On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas" : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

Le test PCR rend son verdict en 24 heures. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

"On pensait que l’épidémie allait ralentir, ce n’est toujours pas le cas" : la coqueluche ne prend pas de vacances en été

Des indicateurs qui montrent clairement que le test est positif. Midi Libre – SYLVIE CAMBON

Le docteur Guillaume Teissier : “On avait presque oublié cette maladie”

"Sur les six premiers mois de 2024, le nombre de tests PCR positifs, établi à 22 556, a été multiplié par 313 par rapport aux six premiers mois de l’année 2023 (72 PCR positives)", indique Santé publique France, qui fait état d’une progression constante des tests positifs, au fil des mois.

Le Dr Guillaume Teissier, directeur général du groupe Inovie Labosud voit aussi depuis le début de l’été, "une augmentation du nombre de demandes et des taux de positivité". Un test sur quatre est positif.

Une surprise, pour le biologiste : "On avait presque oublié cette maladie, on avait peu de demandes. En avril et en mai, on avait beaucoup de demandes. Elles ont explosé depuis début juin, et les chiffres de ce début de semaine sont comparables à ceux de la semaine dernière. On pensait qu’avec la fin de l’école, le nombre de contagions à cette maladie qui se transmet par la toux, allait baisser. Ce n’est pas le cas".

Les tests, réalisés via des écouvillons bien connus depuis l’épidémie de Covid, sont pratiqués sur ordonnance, et sont pris en charge par la Sécurité sociale. Principales indications : tousser depuis moins de trois semaines, être vacciné depuis plus de trois ans, ou avoir un statut vaccinal inconnu.

"Certains malades ont été vaccinés", précise le Dr Teissier, "le vaccin protège surtout des formes graves".

En France, à peine 66,8 % des mères de nourrissons ont une couverture vaccinale à jour contre la coqueluche, alors que "la protection des nouveau-nés et des jeunes nourrissons repose sur la vaccination de la future mère au cours de sa grossesse". Pour les enfants, 91,4 % des bébés nés en 2022 ont reçu les trois doses nécessaires.

Les 8 autres victimes sont des "adultes âgés de 51 à 86 ans", "la coqueluche n’était pas la première cause de décès", a établi Santé publique France.

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