Rénovation urbaine à Nîmes : démolition de la tour Avogadro acte II, c’est parti !

Rénovation urbaine à Nîmes : démolition de la tour Avogadro acte II, c'est parti !

Au sommet de la tour Avogadro, l’écrêtage du toit désormais terminé a duré un mois entier. Midi Libre – C.S.

Suspendus début 2023, les travaux de démolition du plus haut sommet de la cité des Antonins à Valdegour, ont repris de plus belle. Ils s'inscrivent dans un chantier plus global de rénovation de tout un quartier.

Au pied de la tour Avogadro, emblème du quartier prioritaire de la politique de la ville Pissevin-Valdegour, mercredi 14 février à 9 heures, élus, institutionnels, militants associatifs et habitants écoutent scrupuleusement les explications, panneau à l'appui, de Stéphane Cabrie.

Devant la presse, le directeur général d'Habitat du Gard, premier bailleur social du département, détaille, après les déboires du chantier de démolition suspendu de longs mois (suite à la découverte d'amiante dans les joints d'étanchéité extérieurs), les différentes étapes de la ''Phase 1'' désormais achevée de ce chantier titanesque qui a enfin repris debut octobre : désamiantage complexe avec extraction d'1,6 tonnes de fibrociment et installation de quatre impressionnantes plateformes de levage.

Les étages 7 à 19 terminés

Depuis début 2024, le chantier de démolition de la tour désormais lancé dans sa ''Phase 2'' et mené par l'entreprise Morin (Bouches-du-Rhône), a déjà consisté en l'écrêtage complexe du toit de l'immeuble de 63 mètres de haut et de sa double dalle durant 4 semaines, puis à la démolition intérieure de ses étages 19 à 7 à la minipelleteuse.

Au sommet du bâtiment, du Mont-Ventoux au Pic-Saint-Loup la vue est spectaculaire. Sur la nacelle ouest, le préfet du Gard Jérôme Bonet accompagné du président de la métropole Frank Proust et de Julien Plantier, 1er adjoint au maire de Nîmes délégué à l'urbanisme, constatent d’eux-mêmes ce matin-là, les avancées du chantier pour lequel ont été obtenus des financements supplémentaires (lire ci-contre).

De 7 à 10 jours par étage

Chef du chantier de démolition, Daniel Evrard détaille : " Le traitement complet du plateau de 350 m2  à chaque étage dure entre une semaine et 10 jours. Après les opérations d'étayage et de curage, nos neuf personnels (chef d'équipe, de chantier et manœuvres, conducteurs d'engins) cassent cloisons et murs, avant de déblayer puis d'évacuer les gravas jusqu'au sol, le long de la façade est via une plateforme mobile dédiée".

Les travaux de démolition de cette tour historique de Nîmes, s'achèveront sauf mauvaise surprise, d'ici cet été. Ils se poursuivront par la destruction cette fois-ci beaucoup plus spectaculaire des tours Matisse de la cité universitaire de la ville courant juillet. Une démolition pour laquelle le recours aux explosifs serait d'ores et déjà acté.

Des financements amplifiés, pour un projet “global”

La destruction de la tour Avogadro s'inscrit dans un projet concerté bien plus global de rénovation, de résidentialisation, de requalification et de sécurisation de tout le quartier. Face à ces objectifs, et suite à la demande formulée courant décembre par une délégation locale, le comité d'engagement de l'Agence de Rénovation Urbaine (Anru) et ses partenaires se sont réunis pour décider de l'amplification de l'enveloppe de subventions allouée à ce projet national de rénovation urbaine de la métropole nîmoise à hauteur de 12,28 millions d'euros.  Alors que l'enveloppe initiale prévue était de 117,8 millions d'euros, elle atteint désormais les 130 millions d'euros.

  

Avogadro, c’était “ma” tour !

Tourya, 33ans, assistante Administrative : " La tour Avogadro, c’était notre phare. Dès qu’on arrivait à Nîmes, on se repérait de loin, grâce à elle. J’y ai vécu 22 ans de mon enfance jusqu’à ce que je me marie et devienne maman. Mes plus beaux souvenirs, ce sont les liens indéfectibles crées avec notre voisinage. Un voisinage qui est, au fil du temps, devenu dans ce cocon, un peu comme notre vraie famille. Quand je passe devant, l’avancée des travaux me fait déjà quelque chose. Mais la démolition totale ca va être un sacré pincement au cœur ! ".

Mimoune, 35 ans, boucher : " J’ai eu la chance d’habiter durant 18 ans de 2001 à 2019 au 18e étage avec mes parents et mes 4 frères et sœur. De tout là-haut, la vue était époustouflante ! Dans ce quartier populaire et solidaire, où les fusillades et la guerre des gangs n’existaient pas encore, je peux dire qu’on  a été heureux et au calme. Du haut de la tour, les parents surveillaient les enfants des autres durant les parties de foot. La tour Avogadro c’est clairement mes plus beaux souvenirs d’enfance et de famille ".

Karima, 35 ans, aide-soignante. "J’ai vécu dans la tour Avogadro de mes 10 ans jusqu'à mes 22 ans. J’habitais au premier étage avec mes parents et mes trois sœurs, c’était le top. Les enfants montaient et descendaient jouer chez les uns, chez les autres, et on avait directement vue sur la place. Quand elle va être détruite ca va faire sacrément bizarre. Vous croyez qu’ils vont mettre un jardin à la place ? C’est vrai ça ? Une chose est sure, ca va faire un sacré changement !».

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