“Sans mon public et ma ville natale je n’en serais pas là” : Demi Portion, inlassable promoteur du rap à Sète

"Sans mon public et ma ville natale je n'en serais pas là" : Demi Portion, inlassable promoteur du rap à Sète

La scène flottante sur le cadre royal a inauguré le festival mercredi dernier. – DR

Rachid Daif, alias Demi Portion, est le fondateur et l’organisateur du Demi Festival. Pour Midi Libre, il revient sur la genèse de ce projet inédit qui draine une certaine vision de la programmation.

Le Demi Festival en est déjà à sa 8e édition, pouvez-vous nous rappeler dans quel contexte est-il né ?

Je n’avais toujours fait que des premières parties ici, au théâtre de la Mer. À partir de mon album Dragon Rash, on a commencé a pas mal tourné au Rockstore, à la Victoire II, à l’Antirouille mais aussi dans toute la France. Je commençais à avoir un public mais on avait jamais fait de grande fête à Sète. J’ai donc créé un événement Facebook, c’était en 2016, dans lequel j’annonçais mon premier concert dans ma ville natale. Et là on a été submergé : on s’est retrouvé avec plus de 90 000 personnes intéressées par l’événement, c’est de là que tout est parti.

La magie opère toujours après toutes ces années ?

On est dans un cadre extraordinaire, on a encore du mal à s’en rendre compte. À chaque fois qu’arrive la date du festival, on se prend une décharge d’énergie et d’émotions. Ce projet nous tient vraiment à cœur, ce que je peux dire c’est que ça nous fait énormément de bien. Et puis le faire dans ma ville natale, c’est un honneur et une fierté d’y ramener tous ces groupes qui viennent des quatre coins de la France et même d’au de-là. Ce festival, c’est notre plus grande réussite.

Aujourd’hui, quel est exactement votre rôle dans l’événement ?

Je m’occupe de toute la partie programmation. Le reste, je suis fier de dire que j’ai réussi à le déléguer. Au fil des ans, j’ai appris à faire confiance et j’ai compris qu’on ne peut rien faire seul. Maintenant, nous sommes environ 300 à s’occuper de l’événement, c’est une grande aventure collective.

Comment avez-vous conçu cette programmation ?

Je fais ça comme je rap depuis maintenant 20 ans : au feeling. J’essaye au maximum de mélanger ancienne école et nouvelle génération. Ce qui me parle aujourd’hui, c’est un rap qui garde des valeurs, un rap très écrit qui respecte le hip-hop. C’est important que ce soit un minimum soigné. On essaye aussi de mettre beaucoup de filles sur la scène, raison pour laquelle on a organisé ce tremplin 100 % féminin en mai dernier. Globalement, c’est toute la culture hip-hop que l’on essaye de faire venir en ville et de mettre en valeur, avec ses cinq disciplines : le rap bien sûr, mais aussi le breakdance, le graffiti, le DJing et le beatbox. Tout ça forme une grande salade sétoise et hip-hop qui tue.

De quelle manière vous projetez-vous dans l’avenir ?

Je reste indépendant. Indépendant et underground. Tout ce qui vient des "bas-fonds" n’est souvent pas pris au sérieux. Nous, on essaye de montrer que ce qui vient d’en bas peut apporter une belle lumière et qu’on est capable de faire aussi bien qu’une grosse machine. Je ne veux pas faire grossir le festival, je souhaite qu’il reste familial et à échelle humaine. Il faut rester humble et garder les pieds sur terre.

Au programme de ce samedi 10 août au théâtre de la Mer à partir de 18 h 30 : DJ Charly Cut, 2L, Okis & Mani Deïz, Triptik, Souffrance, La Rumeur, Demi Portion, Cut Killer. Je m’abonne pour lire la suite

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