Successeurs potentiels de Nasrallah tués, opérations israéliennes terrestres au Liban… le point sur la guerre au Moyen-Orient

Les tensions au Proche-Orient ne sont pas retombées, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban. On fait le point sur la situation.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que l’armée israélienne a abattu les potentiels successeurs d’Hassan Nasrallah, l’emblématique chef du Hezbollah lui-même tué dans une frappe israélienne fin septembre, alors que Tsahal a dit avoir débuté des opérations dans le sud-ouest du Liban.

Dans une vidéo, Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël a "affaibli les capacités du Hezbollah". "Nous avons supprimé des milliers de terroristes, dont Nasrallah lui-même et le remplaçant de Nasrallah, et le remplaçant du remplaçant", a-t-il poursuivi, sans donner les noms des hauts représentants du Hezbollah abattus par l’armée israélienne.

Plus tôt dans la journée, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé que Hachem Safieddine, considéré comme le vraisemblable successeur de Hassan Nasrallah à la tête du mouvement chiite aligné sur l’Iran, avait probablement été "éliminé" par l’armée israélienne.

Cette nouvelle page du conflit entre Israël et Hezbollah intervient un an jour pour jour après le début d’affrontements frontaliers successifs à l’attaque du Hamas palestinien dans des localités israéliennes le 7 octobre 2023. Depuis lors, plus de 1 400 personnes ont été tuées au Liban dans des frappes israéliennes, la plupart au cours des deux dernières semaines.

Quelque 1,2 million de Libanais ont été déplacés. Israël dit mener des opérations terrestres dans le sud du Liban pour permettre le retour de quelque 60 000 citoyens israéliens déplacés par les tirs de roquettes du Hezbollah contre le nord du pays.

Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre dans une lourde frappe menée par l’armée israélienne en périphérie de la capitale libanaise Beyrouth, après plus d’une semaine de bombardements intensifs de Tsahal à travers le Liban et quelques jours avant le début d’assauts terrestres dans le sud du Liban présentés comme "ciblés" et destinés à détruire les infrastructures du Hezbollah.

Une "provocation"

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a dénoncé mardi une "provocation" du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a menacé le Liban de "destructions et (de) souffrances comme celles que nous voyons à Gaza" s’il ne se débarrassait pas de la milice pro-iranienne Hezbollah.

"Si cette provocation était suivie d’effet, cela entraînerait le Liban, pays ami de la France déjà si fragile, dans le chaos. Et cela poserait pour Israël des problèmes de sécurité plus importants encore que ceux qui prévalaient avant les opérations militaires au Liban", a mis en garde M. Barrot, interrogé sur la télévision publique France 2. "La situation au Liban est catastrophique", a-t-il rappelé.

De son côté, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a décidé de reporter une visite officielle prévue cette semaine à Washington, repoussant ainsi une discussion avec son homologue américain Lloyd Austin sur la situation au Moyen-Orient, a annoncé mardi le ministère américain de la Défense.

"Nous venons d’être informés du report par le ministre Yoav Gallant de son voyage à Washington", a déclaré à la presse Sabrina Singh, une porte-parole du Pentagone.

Des opérations israéliennes terrestres

Tsahal a annoncé mardi le déploiement d’une quatrième division militaire dans le sud du Liban, signalant une intensification de l’opération terrestre menée depuis désormais une semaine. Il s’agit du premier contingent de réservistes de l’armée israélienne à franchir la frontière entre les deux pays.

L’armée israélienne n’a pas précisé combien de soldats se trouvaient désormais à l’intérieur du Liban. Il est vraisemblable qu’ils soient plusieurs milliers. Cette annonce est intervenue alors que le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré que le mouvement chiite armé laissait la porte ouverte à des négociations sur un cessez-le-feu avec Israël, sans les lier à la guerre dans la bande de Gaza – une première depuis un an.

Des puissances occidentales souhaitent trouver une solution diplomatique, craignant un embrasement du Proche-Orient alors qu’Israël a promis que l’Iran allait "payer" l’attaque de missiles d’une ampleur inédite lancée le 1er octobre contre l’Etat hébreu. Téhéran a dit qu’il s’agissait d’une réponse à l’assassinat de Hassan Nasrallah et d’un commandant des Gardiens de la révolution iranienne.

L’armée israélienne a fait savoir mardi qu’elle avait élargi ses opérations terrestres au Liban, menant désormais des opérations "limitées, localisées et ciblées" dans le sud-ouest du pays, après avoir dans un premier temps effectué des assauts dans le sud-est. Un porte-parole de Tsahal a refusé de communiquer le nombre de soldats israéliens présent simultanément sur le territoire libanais. "Il s’agit d’un type d’opération dynamique, limitée, des assauts qui signifient que l’on entre et on ressort, des lieux différents, des troupes différentes", a déclaré Nadav Shoshani lors d’un point de presse.

"Israël a aussi le droit de gagner"

Dans la vidéo pré-enregistrée diffusée mardi en fin de journée, Benjamin Netanyahu a déclaré que "le Hezbollah est aujourd’hui plus fragilisé qu’il ne l’a été depuis de nombreuses, nombreuses années". Le dirigeant israélien a répété le droit de l’Etat hébreu à "se défendre". "Israël a aussi le droit de gagner. Et Israël va gagner", a-t-il dit, appelant par ailleurs les Libanais à "reprendre leur pays" et à le ramener sur le chemin de la paix et la prospérité.

Sinon, a-t-il ajouté, "le Hezbollah va continuer à vos dépens de tenter de combattre Israël depuis des zones densément peuplées. (Le Hezbollah) s’en fiche que le Liban soit entraîné dans un conflit élargi". Au cours de la nuit de lundi à mardi, Israël a de nouveau pilonné la périphérie sud de Beyrouth, où se trouve le quartier général du Hezbollah, disant avoir à abattu un responsable chargé du budget et de la logistique du mouvement armé.

L’armée israélienne revendique avoir tué de nombreux hauts représentants du Hezbollah au cours des deux dernières semaines. Par ailleurs, dans le nord d’Israël, près de la frontière avec le Liban, les sirènes d’alerte ont retenti à plusieurs reprises tout au long de la journée de mardi. Les autorités israéliennes ont rapporté que près de 200 roquettes ont été lancées par le Hezbollah en direction de l’Etat hébreu, dont la ville portuaire de Haïfa, où des dégâts ont été signalés après la chute de débris de missiles contre des bâtiments.

S’exprimant devant des officiers au cours d’une visite au centre de commandement militaire du nord d’Israël, Yoav Gallant a déclaré que "le Hezbollah est une organisation sans tête", en référence alors à la "probable" mort de Hachem Safieddine, selon une vidéo succincte distribuée par l’armée. Hachem Safieddine était l’une des principales cibles d’Israël, car considéré comme un cadre influent du Hezbollah et le probable héritier de Hassan Nasrallah. Directeur du conseil exécutif du mouvement, il supervisait les affaires politiques du Hezbollah et siégeait également au conseil en charge des opérations militaires.

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)