Un tour du monde à la voile en solitaire par les trois Caps du sud… Le défi fou que se lance l’Aveyronnais Fabien Maury
|Fabien Maury sur son bateau au port de Carnon. Midi Libre – LF
Navigateur diplômé mais sans expérience d’un tour du monde, Fabien Maury prend le départ samedi depuis Carnon pour huit mois seul dans son bateau sur les mers et les océans du globe.
Casquette vissée sur la tête, short rouge et tee-shirt blanc, Fabien Maury s’occupe des derniers préparatifs avant de se lancer dans la plus grande aventure de sa vie.
À bord de son voilier amarré au port de Carnon, il va tenter de faire le tour du monde en passant par les trois Caps : Bonne Espérance en Afrique du Sud, Leeuwin en Australie et Horn au Chili.
Près de 300 kg de nourriture
Ce mercredi, il a fini d’embarquer les voiles qui lui serviront à avancer contre vents et marées. Le lendemain, il a chargé les derniers de ses 300 kg de nourriture nécessaire pour tenir entre 200 et 250 jours en mer.
Au cœur du bateau, son lieu de vie où le navigateur de 53 ans peut se tenir debout, tout est prêt : un espace pour dormir sur un matelas, la cuisine et le coin navigation au centre de la cabine, des toilettes et une douche derrière une porte, un atelier pour l’outillage et un espace de stockage.
L’Aveyronnais Fabien Maury prend la mer avec des produits de son département d’origine : 45 kg de pâtes, 40 kg de farine, des boites de conserves, des friandises, 6 kg de lentilles, entre autres…"J’ai hâte de partir, c’est un projet qui dure depuis plus de deux ans, lance-t-il. Le départ, c’est la première partie du rêve. Il faut être humble avec la mer, la deuxième étape est de revenir."
"Le graal de faire le tour du monde"
Alors que son projet peut sembler fou pour le commun des mortels, Fabien Maury a des étoiles dans les yeux. Mais pourquoi s’élance-t-il en solitaire sur le même tracé que celui de la mythique course, le Vendée Globe ? "Je pourrais répondre à cette question à mon retour, dit celui qui vit à Pérols lorsqu’il est sur la terre ferme. C’est un challenge, le graal de faire un tour du monde à la voile. Je pense être capable de le faire donc il faut essayer. L’idée est de voir si je peux trouver la symbiose entre moi, le bateau et la mer. Là où l’alchimie doit se faire, c’est en période de grosse mer, de gros temps, de gros vent, quand le bateau glisse bien, que je ne suis pas trop fatigué et que ça avance…"
"Préserver mon intégrité mentale"
À partir de ce samedi, Fabien Maury va se retrouver seul face à lui-même pendant de longs mois. Cela ne semble pas l’inquiéter même s’il s’attend que ce soit difficile : "Il faudra garder le moral, préserver mon intégrité mentale, gérer la fatigue, faire un peu de sport sur le bateau, écouter de la musique et manger de la nourriture que j’aime. Une espèce de routier va s’installer, j’ai pas mal de choses à faire au quotidien, des vérifications, la cuisine, dormir… Pour sortir de la Méditerranée, je ne vais pas beaucoup me reposer parce qu’il y a du trafic, des endroits où je vais passer près des côtes… Quand je serai au large tout seul, ce sera plus calme…"
Fabien Maury ne part pas les mains dans les poches. Il va recueillir des données sur son sommeil et l’apnée du sommeil dont il souffre. En collaboration avec des associations, il va observer et écouter les cétacés mais aussi recueillir une algue appelée sargasse pour l’étudier.
À son retour, il veut faire découvrir la voile habitable à 1000 jeunes qui n’en ont pas la possibilité en travaillant avec les CCAS et le Secours populaire français grâce à son association "Mets les voiles" pour laquelle il récolte des dons sur son site internet.
En attendant, le cinquantenaire prend le départ à 14h ce samedi à Carnon. Avec une première certitude : la météo sera difficile en Méditerranée lors de la première semaine. Alors, bon vent Fabien Maury !
Pour suivre Fabien Maury et faire un don pour son association "Mets les voile" : www.fabienautourdumonde.fr Je m’abonne pour lire la suite