Un verre avec… Jean-Sylvain Minssen : “J’aime bien les choses qui se partagent”

Un verre avec… Jean-Sylvain Minssen : "J'aime bien les choses qui se partagent"

Jean-Sylvain Minssen, directeur du Sémaphore.

Chaque samedi, Midi Libre invite une personnalité nîmoise à boire un verre. Elle choisit son lieu, sa boisson… et le sujet de conversation.

Lieu : Annaba. Heure : 17 heures. Boisson : pression blonde.

On n’éloigne pas un homme de son sémaphore si facilement ! Forcé à choisir un autre café que le Prolé, qui se situe en face de son cinéma art et essai (déjà sélectionné dans cette série), Jean-Sylvain Minssen, directeur du Sémaphore, a opté pour l’Annaba café. "J’aime bien ce café parce qu’il est en face d’un lieu culturel déjà (le théâtre de Nîmes) et parce qu’à une époque, je passais toujours devant quand je rentrais du boulot." à peine installé à la terrasse, place de la Calade, Jean-Sylvain, plus connu que le loup blanc, se fait alpaguer par les passants, le gérant qu’il connaît bien, des voisins de table… Faire parler d’autre chose que du cinéma à Jean-Sylvain Minssen semble compliqué.

Pourtant, non. Une pression blonde à la main, le natif de Grenoble raconte son enfance à Avignon, sa passion pour le volley. Le barbu à la carrure de rugbyman laisse alors entrevoir la longiligne silhouette de volleyeur et champion de France de seconde division qu’il a été, toujours à Avignon, dans les années 80.

Quand il descend de son Sémaphore, Jean-Sylvain aime passer du temps chez lui, avec sa femme et ses quatre enfants, même si sa fille la plus âgée, 36 ans, vit à Melbourne. "J’essaie de passer du temps avec eux. On a la chance d’avoir une grande maison avec une terrasse." Sieste, piscine… et barbecue : "Je fais ma propre charcuterie !, glisse-t-il. J’ai des copains qui élèvent des vaches à Ambert pour faire de la Fourme." La bande d’amis profite de la ferme pour élever six cochons, en plein air. "Une fois par an, on va faire le cochon." Il profite alors d’un "tout autre monde que la culture, loin de la ville, respectueux de la nature et de son rythme. C’est la même chose que l’on essaie de faire au Sémaphore : faire des choses conviviales avec des choses de qualité." Aïe, la rechute ! Un bref retour au Sémaphore. Une gorgée, et on repart : "J’aime bien les choses qui se partagent."

Il aime lire, "mais j’ai du mal car je suis extrêmement dyslexique, je me fatigue très vite. Mais c’est devenu un plaisir et j’y arrive de mieux en mieux." Que lit-il ? "En ce moment, une histoire d’expédition dans l’Arctique… J’aime bien les polars islandais, du nord de l’Europe. Je n’aime pas forcément les mêmes thèmes pour les livres et pour les films. Quand je regarde un film, c’est mon boulot, j’ai un prisme, une règle de lecture. Du coup, j’aime bien de temps en temps voir un gros Tom Cruise au multiplexe."

Jean-Sylvain Minssen est aussi fan de récup'. En Auvergne, il a récupéré et transformé des abreuvoirs à vaches en lampes d’extérieur. "Quasi tous mes meubles sont issus de la récup'."

Pendant qu’il travaille le bois, il écoute ses playlists, plutôt rock. "J’ai retrouvé ce plaisir pendant le covid ! J’ai eu pas mal de temps tout seul vu que ma femme est infirmière." Cela lui permet de faire découvrir les Clash à son fils.

Le Nîmois randonne souvent dans les Cévennes. Son lieu favori ? Le Gardon du Mialet : "C’est le paradis sur Terre. J’y retourne à tous les moments forts de ma vie : enfant, jeune papa, peut-être bientôt grand-père…"

Très vite, les voisins nous interpellent. Des questions sur les derniers films. C’était chouette mais il est temps de laisser Jean-Sylvain retourner dans son Sémaphore.

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