“Vous êtes conscient que ce n’est pas un mode de communication normal de crier, de taper ?” : des années de violences conjugales à la barre

"Vous êtes conscient que ce n’est pas un mode de communication normal de crier, de taper ?" : des années de violences conjugales à la barre

Le procès s’est tenu à Alès, dans la matinée de ce mardi 4 juin. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC

Un quadragénaire alésien était jugé, ce mardi 4 juin, devant le tribunal correctionnel de la capitale des Cévennes, après que son ex-femme a dénoncé ce qu’elle a vécu durant un quart de siècle.

"On voit qu’elle a vécu durant des années une vie de violences conjugales !" Lors de l’audience du tribunal correctionnel d’Alès, dans la matinée de ce mardi 4 juin, la vice-procureure Nathalie Welte imagine le quart de siècle que cette femme a passé avec le prévenu, âgé de 42 ans, qui se trouve à la barre et avec qui elle a eu quatre enfants.

Une situation qui dégénère quand il ramène les enfants

Alors qu’ils sont séparés depuis une quinzaine de jours, lui ramène au domicile alésien de leur mère, début décembre, les deux petits avec qui il vient de passer le week-end. Dans la voiture garée à l’écart de la maison, se trouve sa nouvelle compagne. Son ex l’aperçoit et va à sa rencontre. Des mots sont échangés ; la situation dégénère ; l’une des filles du prévenu, âgée de 17 ans, reproche à son père de lui avoir porté un coup, sa maman d’avoir aussi été frappée. Et lors de sa déposition au commissariat, la mère de famille accuse le quadragénaire de l’avoir violenté durant toute leur liaison. Ce que confirment d’ailleurs les enfants. "C’est vrai que quand deux personnes se disputent, ça peut être violent pour des enfants", souffle le prévenu.

Il nie avoir frappé sa fille âgée de 17 ans

Concernant les faits du 3 décembre, le mis en cause explique s’être "interposé" et nie avoir tapé sa fille : "C’est des mensonges. Elle va dans le sens de sa mère. En 17 ans, je ne l’ai jamais touchée. Je n’ai jamais touché mes enfants…" Il assure même que les violences émanaient, ce jour-là, du côté des victimes… et qu’avec ce procès, son ex voudrait lui faire payer la séparation.

Un coup de couteau porté à la jambe

Au fil de l’instruction de cette affaire, ponctuée de nombreux témoignages, il apparaît que les années de vie commune se sont écoulées dans un climat de violence et d’alcool. "Vous êtes conscient que ce n’est pas un mode de communication normal de crier, de taper ?", l’interpelle la présidente Céline Simitian, alors que lui ne se remet pas en question et banalise sa problématique alcoolique. La juge évoque même un coup de couteau que son ex-femme aurait reçu à la jambe, il y a quelques années.

Les réquisitions du ministère public tombent

La parquetière, après avoir bouilli sur son siège en entendant se défendre le mis en cause, est catégorique : "Sur les violences habituelles, je ne vois pas quels éléments on va m’opposer pour demander une relaxe." En revanche, elle a un "doute" à propos de ce qu’il s’est passé avec l’adolescente. Le ministère public requiert finalement trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire durant deux ans.

La colère de l’avocat de la défense

Me Joris Numa est en colère. Vent debout, l’avocat qu’il est demande "pourquoi s’emmerder quand on dit que la défense est aberrante" et martèle que le tribunal se trouve face à "un couple qui dysfonctionne, mais des deux côtés". La défense a une lecture opposée du dossier et argumente pour démontrer que le quadragénaire était lui-même victime de violences conjugales.

Quelle est la décision des magistrats du siège ?

Les magistrats du siège ne perçoivent pas la situation comme ce conseil de la défense. Si le prévenu est relaxé des violences sur sa fille, il est condamné à la peine réclamée pour le reste. Et l’exercice de l’autorité parentale lui est retiré.

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