Emmanuel Macron et Michel Barnier : les coulisses de leurs relations déjà tendues au sommet de l’État

Emmanuel Macron et Michel Barnier : les coulisses de leurs relations déjà tendues au sommet de l’État

31 janvier 2020 : Emmanuel Macron reçoit Michel Barnier, alors chargé de la conduite des négociations sur les relations futures avec le Royaume-Uni. MAXPPP – POOL/Stephane Lemouton /MAXPPP

Indiscrétions peu flatteuses, exigences sur le gouvernement, nomination du commissaire européen… entre le Président et son Premier ministre, les premiers signes d’un rapport de force.

Sans doute Emmanuel Macron n’a-t-il pas glissé ce mot par hasard.

Dans la lettre de nomination de Michel Barnier rendue publique le 5 septembre, le Président a souhaité préciser que le Premier ministre était chargé "de constituer un gouvernement de rassemblement".

Ce terme suggère que le chef de l’État a des exigences. Ces derniers jours, c’est donc autour de cette notion de rassemblement que se sont durcis les rapports entre les deux hommes. Ils se sont vus deux fois entre mardi et mercredi, deux réunions lors desquelles une liste de futurs ministres aurait été présentée au chef de l’État qui l’aurait jugée "monocolore".

Des indiscrétions peu flatteuses

"Ce n’est pas l’idée que je me fais d’un gouvernement d’union nationale", aurait réagi en substance le chef de l’État ajoutant à l’attention de son Premier ministre : "Vous avez été capable de négocier avec les Anglais pour le Brexit, ce n’est pas deux ou trois partis politiques qui vont vous freiner".

Des indiscrétions peu flatteuses pour le locataire de Matignon, qui ont vocation à montrer qui est le chef. Et celui-ci habite toujours à l’Élysée. Autre indice de cette volonté d’Emmanuel Macron de ne rien lâcher : la nomination d’un nouveau commissaire Européen à la suite du départ de Thierry Breton.

Alors que Matignon venait d’assurer par voie de communiqué de presse qu’une concertation aurait lieu avec l’Élysée, le Château a annoncé le nom de Stéphane Séjourné. Montrant ainsi que de concertation, il n’y aurait point et qu’en faisant le choix d’un proche pour occuper cette fonction, le locataire de l’Elysée entend garder la main.

Les tensions n’auront pas attendu

Les rapports entre Emmanuel Macron et ses Premiers ministre, excepté Jean Castex, n’ont jamais été simples. Avec Édouard Philippe, le bras de fer a duré des mois, de même qu’avec Élisabeth Borne. Concernant Gabriel Attal, il est raisonnable de parler de guerre ouverte.

Mais cette fois, les tensions arrivent bien plus tôt. S’il fallait démontrer que Michel Barnier est bien un Premier ministre d’opposition, l’Élysée ne s’y prendrait pas autrement.

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