Addictions, prison, handicap, deuil, radicalisation… Comment être parent face à des situations extrêmes : un colloque à Nîmes les 23 et 24 mai

Violence, addiction, maladie, prison… Que faire quand la parentalité devient extrême ? Midi Libre – SYLVIE CAMBON

La Maison des adolescents (MDA) organise un colloque ouvert à tous les 23 et 24 mai à l’université sur "les parentalités de l’extrême". Pour aider parents et professionnels à partager leurs expériences pour mieux y faire face.

Être parent, c’est rarement un long fleuve tranquille. Pour tous, petits soucis, grandes inquiétudes et coups de stress jalonnent ce parcours. Mais parfois, les situations échappent et prennent une tournure de gravité qui met les familles en grande difficulté.

"Ce questionnement autour de la parentalité de l’extrême est parti de l’accompagnement par la MDA d’un groupe de familles dont les enfants sont partis fait la guerre en Syrie vers 2015", explique Mathieu Jeanjean, coordinateur de Radeo, le dispositif mis en place pour suivre ces familles face à la radicalisation. "C’est une expérience traumatisante, elles n’ont rien vu venir. Il y a eu des disparus, des morts, dix ans après, c’est toujours très difficile à gérer".

Pourtant, ces familles ont trouvé des ressources hors-norme pour continuer à fonctionner, ont développé des compétences "malgré l’isolement, la culpabilité ou la honte", ajoute Mathieu Jeanjean.

Colloque jeudi 23 et vendredi 24 mai

Jeudi 23 mai : 10 h – 12 h 30 Table ronde "La famille dans tous ses états : décrire le commun des parentalités de l’extrême". 14 h – 17 h : "L’accompagnement, des outils et méthodes à partager et à inventer". Trois thèmes : faire face aux dérives de l’emprise, appréhender les savoirs sur la désistance pour mieux comprendre les parentalités de l’extrême, de l’épreuve de la maladie à l’expertise.

Vendredi 24 mai : 9 h 30 "Burn out parental : signes, facteurs de risque et prise en charge". 10 h 15 – 12 h 30 : ateliers, partage avec parents et associations. 14 h – 15 h 45 "La notion d’expertise profane", "processus de désengagement, le rôle des familles et des institutions. 15 h 45 : retour réflexif et théâtralisé sur le colloque.

"Isolement, culpabilité…"

Les chercheurs se sont aperçus que dans d’autres formes de parentalité de l’extrême, peut-être moins médiatiques, les familles avaient aussi dû développer des adaptations, tout comme les équipes éducatives qui les accompagnent. Face au handicap, à la maladie psychique, au placement d’un enfant, aux addictions, à l’incarcération, à la vie dans un quartier miné par le trafic de drogue, à la transidentité, les parents ont aussi mis en place des réponses, empiriques mais efficaces, créatives, trouvé des façons de garder la tête hors de l’eau et d’aider leur enfant. "Il y a des points communs à toutes ces parentalités de l’extrême : la mise à l’écart, le sentiment d’avoir raté quelque chose, la confrontation au regard social parfois stigmatisant, l’errance administrative…", explique le coordinateur de Radeo.

Mettre en commun toutes ces expériences, avec les réussites et les obstacles, construire la pair aidance pour avancer ensemble, mettre en avant des compétences et outils communs à toutes ces situations, tel est l’objectif de ce colloque qui, sur deux jours réunira chercheurs, psychologues, associations (Unafam, maison d’enfants Costes, Autisme…), CHU, PJJ, Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) et parents qui témoigneront… "Ces échanges permettront d’identifier des outils, d’accueillir la valeur et l’expertise de la parole des parents", souligne Mathieu Jeanjean.

Entrée libre sur inscription via le lien suivant : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSe4ufeEI2JU7gzjUulXr29zEt6_7MWDc8HuE8hRpf6eh85Gnw/viewform