Au Centre de santé sexuelle de Béziers, environ 800 avortements sont pratiqués chaque année

Au Centre de santé sexuelle de Béziers, environ 800 avortements sont pratiqués chaque année

Le service d’orthogénie accueille les femmes, qu’elles soient majeures ou mineures, qui désirent une interruption volontaire de grossesse. Diane Petitmangin

Le Centre de santé sexuelle de l'hôpital de Béziers est un lieu d'écoute et de consultations médicales, qui propose également des rendez-vous d'orthogénie en vue d'une IVG. L'occasion de faire le point sur la question, en cette journée des droits des femmes, depuis la constitutionnalisation de l'avortement.

"Personne ne vient ici avec envie. C'est une décision lourde à prendre et c'est toujours difficile…" D'entrée de jeu, le Dr Fannette Galtier, gynécologue-obstétricienne au centre hospitalier de Béziers, cheffe du service d'orthogénie (*), évacue tout jugement de valeur ou discours moralisateur sur une éventuelle banalisation de l'interruption volontaire de grossesse, constitutionnalisation ou pas. "Même si c'est une bonne chose de protéger ce droit face à une éventuelle régression de la législation".

Au Centre de santé sexuelle (ex-Centre de planification et d'éducation familiale) biterrois, un peu à l'écart du secteur gynécologie-obstétrique, l'ambiance est feutrée mais l'accueil, pour les quelques femmes et jeunes filles présentes ce mercredi 6 mars, se montre souriant et chaleureux. Ici, on répond à plusieurs missions : éducation auprès des mineurs dans les établissements scolaires (collèges et lycées), information et délivrance de la contraception, dépistage des IST (Infections sexuellement transmissibles), interruptions volontaires de grossesse et suivis médicaux.

Un nombre d'IVG stable sur Béziers

"Le nombre d'IVG réalisées à Béziers est relativement stable d'année en année et s'élève à environ 750-800/an", poursuit Fannette Galtier. "Et on note une baisse du pourcentage des mineures, ces derniers temps, avec un chiffre qui se situe aux alentours de 5 ou 6 %. Alors qu'il y a vingt ans, il pouvait monter jusqu'à 8 % voire 10 %, une année", ajoutent la sage-femme et la conseillère conjugale et familiale (**).

"Sur l'Hérault, l'offre de soin est globalement bien adaptée, poursuit la médecin. Et sur Béziers et dans le Biterrois, l'accès est rapide et bien fléché qui permet, lorsque cela s'avère nécessaire, des délais très courts qui peuvent être de 48 h entre la première consultation et la prise en charge de la patiente".

Des disparités qui persistent

Quant à l'accès à la contraception, "différents dispositifs ont été mis en place" qui permettent de mailler le territoire, "même s'il reste toujours un pourcentage de la population qui y a plus ou moins accès, selon différents facteurs (scolarisation ou pas, milieu familial, etc., NDLR). On est aussi dans un territoire disparate en termes d'infrastructures d'accueil selon qu'on réside sur le littoral ou dans les Hauts-Cantons", complètent les deux femmes.

Au CSS, le personnel est présent, du lundi au vendredi : "On a la chance d'avoir un médecin tous les jours et du personnel pour entourer les femmes qui viennent nous voir, que ce soit assistante sociale, sage-femme… Et il faut noter le développement du réseau des sages-femmes en libéral, qui peuvent dispenser une IVG médicamenteuse jusqu'à 7 semaines de grossesse (9 semaines d'aménorrhée). Beaucoup se forment pour répondre aux disparités des territoires".

Accompagnement psychosocial

Et au-delà des facilités pratiques que suppose la présence des personnels et des infrastructures qui permettent la réalisation d'actes complémentaires (échographie, bilans sanguins…), "nous, on est là de la première à la dernière journée, au niveau médical, bien sûr, mais aussi psychosocial". Lors de la consultation de contrôle post-IVG, "la sage-femme va évaluer l'état de la patiente, l'inviter à prendre le temps de se poser, voir si elle a besoin d'aide ou d'être accompagnée".

Un petit supplément d'humanité au cœur de situations et de cas particuliers qui échappent à toute généralité.

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