” Ce sont ces gens-là de la grande distribution qui affaiblissent tous les petits paysans “

" Ce sont ces gens-là de la grande distribution qui affaiblissent tous les petits paysans "

Sous l’œil du responsable du rayon à Hyper U, des paysans vident un rayon de vins d’origine étrangère. Midi Libre – STEPHANE BARBIER

" Ce sont ces gens-là de la grande distribution qui affaiblissent tous les petits paysans "

Les légumes ont été aussi ciblés par les agriculteurs gardois. Midi Libre – STEPHANE BARBIER

" Ce sont ces gens-là de la grande distribution qui affaiblissent tous les petits paysans "

Des souches de vigne et pneus ont été déversés devant l’enseigne Intermarché à Saint-Christol. Midi Libre – STEPHANE BARBIER

Ce lundi 19 février, à Saint-Christol, puis à Alès, les enseignes Intermarché et Hyper U ont été vidées de leurs produits alimentaires hors Gard ou étrangers par une soixantaine de paysans.

Des tomates cerises marocaines, des saucisses de la marque “Le Cévenol” avec de la viande importée, des vins d’origine étrangère…
Ce lundi, en milieu d’après midi, une soixantaine de paysans gardois ont investi les rayonnages des grandes surfaces Intermarché et Hyper U afin de prélever les produits importés ou d’origine non-gardoise. Une action coup de poing à trois jours du Salon de l’agriculture, conduite par le syndicat majoritaire de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), afin de maintenir la pression sur le gouvernement et ce, sans état d’âme.

Le mouvement appelé à se répéter d’ici à samedi 24 février

"Ce genre d’actions, je m’en réjouis, précise Dominique, 63 ans, paysan à Saint-Christol depuis l’âge de 20 ans. Ce sont ces gens-là de la grande distribution qui affaiblissent tous les petits paysans. Ils les égorgent, ils les saignent, les saignent ! Il faut revaloriser leurs produits. Ils ne demandent pas la lune, ne veulent pas de l’argent, mais juste que leur travail soit revalorisé."
Le temps de l’échange, les paysans ressortent de l’enseigne Hyper U, à Alès, les chariots bourrés à coups de pied de fruits, de vins ou de légumes qu’ils déversent sur l’autel d’un fumier déposé par le conducteur de tracteur au visage masqué. À l’intérieur du commerce, le sol est jonché de haricots plats, de tomates, de kiwis surnageant dans une mer de vin rouge à l’odeur âcre. Dans un coin de la scène, le personnel de l’établissement assiste sans broncher, la mine déconfite, à la scène. Les tenues de vêtement de chasse et les visages parfois masqués impressionnent certains clients, dont une fillette qui interroge ses parents sur le pourquoi de cette action.
Une interrogation que n’ont plus les paysans. " L’entreprise familiale est en train de crever", martèle Mathis, 24 ans, viticulteur à Saint-Jean-de-Serres, observant un tracteur benner des dizaines de souches poussiéreuses devant l’enseigne Intermarché, à Saint-Christol-lez-Alès. "Les vins arrivent de partout, poursuit l’arrière-petit-fils du fondateur. On importe des aliments que l’on produit ici. Les normes sont de plus en plus nombreuses et l’administratif prend beaucoup de temps. Rien ne va."
Sous l’œil de la police nationale, la situation se tend lorsque le vigile d’Intermarché souhaite abaisser le rideau métallique afin de bloquer la sortie des paysans, les chariots remplis de produits. Le ton monte et les bouteilles de vins éclatent au sol. Le volet métallique bloqué par des chariots permet tout de même la sortie des agriculteurs.
Ils jettent alors les victuailles au sol et c’est une scène de la pauvreté qui se déroule soudain." Des hommes, certains âgés, parfois sous les fourches du tracteur récupèrent les produits. "C’est pour ma fille qui élève seule ses trois enfants", explique Albin, retraité. Les fonctionnaires de la police nationale laissent faire, conscients que les produits ne seront pas remis en rayon.
Amer, le gérant de l’Intermarché confie attendre pour "voir l’étendue des dégâts. Mais c’est dommage quand on propose des rayons avec des producteurs locaux. On nous a répondu que ce n’était pas contre nous, que nous n’étions pas mauvais élèves, mais que c’était contre l’enseigne. "

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