Depuis Alès, Alexandra Lamy et Edouard Bergeon font partager leur “promesse verte”

Depuis Alès, Alexandra Lamy et Edouard Bergeon font partager leur "promesse verte"

Alexandra Lamy et Edouard Bergeon : “Le film raconte un phénomène mondial qui nous dépasse mais il montre que l’on peut faire des choses bien chez nous. ” Midi Libre – Paul Barraud

L'actrice alésienne et le cinéaste ont présenté ce dimanche 11 février en avant-première le film "La promesse verte", narrant le combat d'une mère pour sauver son fils injustement condamné à mort en Indonésie pour avoir tenté de dénoncer les exactions de la culture de l'huile de palme. Entretien croisé. 

Édouard Bergeon, "La promesse verte" fait curieusement écho à "Au nom de la terre", votre précédent film qui narre la détresse du monde agricole français. Là, on prend une ampleur internationale avec l'Indonésie. Pourquoi proposer un récit centré sur les conséquences catastrophiques de la culture intensive de l'huile de palme ? 

Édouard Bergeon : On parle en fait d'une histoire française ! On part d'une manifestation d'agriculteurs qui avaient été encouragés dans la culture du colza pour faire du carburant vert. Comme mon propre père l'avait été à l'époque. Et ils manifestent devant une raffinerie Total qui importe de l'huile de palme pour en produire. On parle de la terre française et plus globalement de toute la terre. Celle sur laquelle on vit. Je voulais parler de déforestation également. L'arbre, qu'il soit au bout du monde ou à côté de chez nous, il est créateur d'air. Ça a beau être loin du monde, ça nous concerne. Ça nous concerne à tel point que les agriculteurs qui ont bloqué les routes chez nous il y a quinze jours disaient : "n'importons pas ce qu'on peut faire chez nous". Le film raconte un phénomène mondial qui nous dépasse mais il montre que l'on peut faire des choses bien chez nous. 

Catastrophe écologique et politique

Tourné en 2023 entre Les Sables d’Olonne et la Thaïlande, La promesse verte raconte le combat d’une mère, Carole, pour sauver son fils injustement condamné à mort en Indonésie après avoir été témoin du massacre d’un village d’une forêt primaire par une multinationale produisant de l’huile de palme. Dans son combat, Carole se retrouvera confrontée à l’engrenage politique, diplomatique et économique qui alimente la machine. Un récit censé, selon son réalisateur Édouard Bergeon, sensibiliser sur les conséquences environnementales dramatiques de nos modes de consommation. Le film sortira sur tous les grands écrans de France le 27 mars.

Depuis Alès, Alexandra Lamy et Edouard Bergeon font partager leur "promesse verte"

Alexandra Lamy, vous signez ici votre première collaboration avec Edouard Bergeon. Comment avez-vous intégré le projet ? 

Alexandra Lamy : On vient tous les deux, d'une certaine façon, du monde rural. J'avais adoré Au nom de la terre et j'ai été très heureuse quand Édouard a pensé à moi pour son nouveau film. J'ai lu le scénario, et quand on voit ce qu'il raconte. Le combat de cette femme… J’ai dit oui tout de suite. 

Vous interprétez Carole, mère de Martin (joué par Félix Moati, NDLR), jeune homme condamné injustement à mort en Indonésie après avoir assisté à un massacre commandité par une multinationale productrice d'huile de palme pour voler les terres d'un peuple autochtone. Comment se prépare-t-on à un rôle d'une mère fatiguée mais prête à tout pour gagner un combat qui semble perdu d'avance ? 

A. L. : J'ai travaillé beaucoup en amont. Dans La promesse verte, la fatigue morale épuise physiquement cette femme, qui ne pense même pas à se maquiller. Je me suis "fatiguée" en vrai. Je me mets dans un état où je pense tout le temps à ses émotions. Et en faisant cela, ça fatigue. 

É. B. : Elle n'a d'ailleurs pas voulu se maquiller pour le tournage. Aller dans ce côté naturaliste et brut, ce n'est pas rien pour une comédienne. 

Vous ne craignez pas, face au problème, que les spectateurs se sentent impuissants face à ce système globalisé ? 

A. L. : Je pense que, quelque part, on est un peu tous acteurs de la situation. À un moment donné, pour stopper la culture d'huile de palme, il ne faut plus en consommer. C'est comme ce qu'il se passe aujourd'hui avec nos agriculteurs : si aujourd'hui on continue d'aller acheter local, c'est sûr que le monde s'en portera mieux que de consommer des produits industriels ou importés. Si, déjà, on faisait tous ça, il y a plein de choses qui changeraient. Ce serait déjà un pas énorme. Mais ce que j'aime aussi dans ce film, c'est l'espoir de la jeunesse. Le personnage de Félix est prêt à se sacrifier. C'est ça la jeunesse, elle s'est emparée de l'écologie, elle est prête à se battre pour ça. 

É.B : Ça peut être basique mais ça peut aussi commencer par le fait de cuisiner, de choisir ce que l'on veut manger… Je suis aussi parrain d'une association, Des enfants et des arbres, qui œuvrent, avec des enfants, à replanter des arbres et des haies chez des agriculteurs. Ceux qui le veulent peuvent déjà les aider.  

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