Énergies renouvelables : découvrez les zones d’accélération de la production définies à Mende
|Les zones d’accélération de la production des énergies renouvelables sont prévues par la loi. Midi Libre – Archive Midi Libre
Le conseil municipal a adopté une cartographie qui prend en compte l’éolien et le photovoltaïque.
La loi du 10 mars 2023, relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, dispose que chaque commune établisse des zones d’accélération, aussi bien pour l’éolien que le photovoltaïque au sol et en façade.
Le jeudi 8 février, le conseil municipal de Mende a adopté la cartographie ci-dessous, établie après une concertation numérique et l’envoi d’un courrier à l’ensemble des agriculteurs de la commune. Parmi les deux groupes de l’opposition, Fabienne Hierle, Emmanuelle Soulier et Bruno Portal se sont abstenus, quand Karim Abed, Jérémy Bringer et Philippe Pouget (procuration à Karim Abed) ont voté contre.
La cartographie adoptée par le conseil municipal. Midi Libre
"La Lozère est l’un des très bons élèves d’Occitanie en matière d’énergies renouvelables, a réagi Bruno Portal. Avec sa faible densité de population, le département est une cible prioritaire pour les grands groupes industriels. Avec de l’argent, il est facile de convaincre des maires et des propriétaires terriens. Pour preuve, on a pu facilement implanter des éoliennes à Charpal, site classé Natura 2000. En contrepartie, nous nuisons au tourisme, cette autre ressource économique que nous avons. Et on nous demande de possiblement impacter un autre site apprécié des Mendois, à savoir la forêt des Boulaines. Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables, mais pas n’importe où."
Cette délibération, ce n’est pas un blanc-seing à n’importe qui pour faire n’importe quoi
Laurent Suau, le maire, lui a répondu : "Au cœur de la Lozère, en matière de sécurité de la ressource électrique, nous avons intérêt à développer ce que les spécialistes appellent le foisonnement. Mais pas à n’importe quel prix, je suis complètement d’accord. Ce n’est pas parce que nous avons ciblé des zones d’accélération de la production d’énergies renouvelables qu’il aura des panneaux photovoltaïques sur tous les toits de la ville. Tout projet passera systématiquement par l’accord des propriétaires. Cette délibération n’est pas un blanc-seing à n’importe qui pour faire n’importe quoi. De plus, je rappelle que la capacité d’absorption de notre poste source est limitée. Je ne défendrai que les projets qui ont une chance d’être raccordée directement ici."
Passe d’armes entre Karim Abed et Laurent Suau
Ce point, lors du dernier conseil municipal, a aussi été l’occasion pour le groupe Mende Avenirs de formuler quelques critiques à l’encontre de la politique menée par Laurent Suau et sa majorité. "Vous ne vous focalisez que sur les panneaux photovoltaïques et les éoliennes, est intervenu Karim Abed. Depuis août 2022, vous bénéficiez pourtant du Fonds vert, dédié aux collectivités locales. Vous pourriez par exemple intervenir sur la rénovation énergétique des bâtiments publics, comme les écoles. La Loubière, en Aveyron, a eu l’intelligence de recourir à ce fonds et a rénové toutes ces écoles publiques avec un apport de 340 000 €. Il y a aussi le soutien au tri et à la valorisation des biodéchets, la prévention des inondations, la prévention des risques d’incendie ou encore la végétalisation de la cité."
Laurent Suau a évidemment répondu à son contradicteur, notamment concernant les écoles. "Le Fonds vert, nous l’utilisons depuis qu’il est en place. J’ai fait partie des premiers maires qui se sont rendus à la préfecture de région pour obtenir une enveloppe pour l’école des Terres bleues. Nous ne vous avons pas attendu pour faire de la rénovation énergétique et du développement durable. Nous allons d’ailleurs continuer. Nous avons sept écoles publiques. Il nous en manque plus que deux à rénover. Ce n’est pas si mal que cela. Nous pouvons aussi parler du réseau de chaleur qui a été mis en service en 2008. Ça, ce n’est pas du développement durable ? Au départ, personne n’en voulait, maintenant il faudrait presque en faire un second. Nous ne parlons pas de la même chose."