Explosion sur le port de Sète : après l’incendie à Saipol, un long travail d’enquête et de dépollution débute

Explosion sur le port de Sète : après l’incendie à Saipol, un long travail d’enquête et de dépollution débute

Après l’incendie, le bac de rétention des eaux d’extinction devra être dépollué. PREFECTURE 34

Après le sinistre qui a touché l’usine Saipol sur le port de Sète, ce mercredi 10 avril, les pompiers ont progressivement laissé la place aux policiers et aux experts.

Le Plan d’opération interne (POI) de l’entreprise Saipol – comprenant le déclenchement d’une sirène d’alerte et l’évacuation des personnels – couplé à l’arrivée sur site des pompiers en moins de dix minutes, ont permis d’éviter le pire mercredi 11 avril sur le port de commerce de Sète. Si quelques soldats du feu étaient encore sur place ce jeudi matin, l’impressionnant déploiement de secours observé la veille avait quitté les lieux. L’employé du groupe Saipol, gravement brûlé au début de l’incendie et évacué par hélicoptère vers l’hôpital de Montpellier, se trouve toujours en soins intensifs alors que débute une nouvelle phase. Celle des constatations, des investigations, et des premiers bilans.

1. Pas de risque d’intoxication

"Les conditions météo nous ont été plutôt favorables, puisque le vent a permis de repousser ces fumées vers la mer." Quelques heures après le début du sinistre, le colonel Éric Vial, directeur adjoint du Sdis de l’Hérault, se voulait rassurant quant au risque d’intoxication pour les habitants de Sète et de Frontignan, à la suite du dégagement de fumées provoqué par l’incendie de l’atelier d’estérification de l’usine Saipol. Les résultats des analyses effectuées par le véhicule de détection, d’identification et de prélèvement (VDIP) des pompiers – mobilisé à la demande du préfet pour évaluer les risques environnementaux – sont venus le confirmer, ce jeudi 11 avril. "Concernant les prélèvements de l’air, l’ensemble des résultats permet de lever le doute sur la présence de tout produit toxique au-delà des seuils de danger", annonce la préfecture de l’Hérault. Les services de l’État pointent cependant la présence de méthanol, mais sa concentration reste bien en dessous du seuil de toxicité (la concentration a éte relevée à 10 ppm (parties par million), sachant que le seuil de toxicité du méthanol est à 300 ppm en chronique (8h/j). Ces mesures ont été effectuées pendant l’incendie, au cœur du panache de fumée, et après sa dissipation.

2. Une enquête en cours

Ce jeudi vers 15 h, plusieurs enquêteurs du commissariat de Sète, dont des techniciens de l’identification judiciaire se sont rendus sur les lieux du sinistre. "Il s’agit pour nous de comprendre d’abord ce qu’il s’est passé", précise le commandant divisionnaire Fabrice Berthelon. Ces policiers sont chargés de mener des constatations à travers notamment des photos de la scène de l’accident industriel. Personnels, témoins, direction seront interrogés. La victime grièvement blessée, également, lorsque son état le permettra. Un laboratoire spécialisé de Marseille pourrait être saisi en appui. Par ailleurs, une enquête est également ouverte par l’inspection du travail, dont les représentants étaient également à Sète ce jeudi.

3. Un site à dépolluer

L’incendie éteint, se pose désormais la question de la dépollution du site. Les équipes de la Dreal – la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement – se sont rendues sur place pour constater les dégâts. L’utilisation d’eau et de mousse pour éviter la propagation des flammes a entraîné "une pollution en masse par des acides gras à longue chaîne", détaillent les services de l’État, précisant que "les produits ne présentent pas de toxicité pour l’homme." Ces eaux d’extinction polluées sont actuellement stockées dans un bac de rétention et vont faire l’objet d’un traitement pendant plusieurs jours. Aucun rejet vers la mer n’a été constaté selon le capitaine Yann Pérez, des sapeurs-pompiers de Sète. "Notre entreprise prendra en charge la dépollution du site, sous le contrôle des autorités et une fois que toutes les constatations auront été faites", précise Saipol.

4. Un impact limité sur l’activité du port

L’usine de trituration et de transformation des graines oléagineuses n’était pas en fonction lors du sinistre. Le site avait été mis à l’arrêt pour des opérations de maintenance qui devaient durer de trois semaines à un mois. Ce jeudi, l’entreprise nous a confirmé que seul l’atelier d’estérification avait été touché par les flammes, mais qu’aucune date de reprise d’activité ne pouvait être avancée à cette heure. L’accueil du prochain navire chargé de tourteaux de colza, prévu en début de semaine prochaine, pourra-t-il se faire ? "La première étape, qui vient de débuter, consiste à évaluer les dégâts et comprendre l’origine du sinistre. Et cela peut prendre du temps. Mais la priorité dans ces heures qui suivent l’incendie, reste la santé de notre collaborateur. Ensuite, nous attendrons les conclusions de la Dreal et l’autorisation de reprise d’exploitation", explique Saipol. Autour, le fonctionnement du port a pu reprendre normalement dès ce jeudi, indique le directeur Olivier Carmes.

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