“J’aimerais que tous les hommes qui agissent en prédateurs tombent” : Isild Le Besco porte plainte pour viol contre Benoît Jacquot

Isild Le Besco porte plainte pour viol contre Benoît Jacquot. EPA/KEYSTONE – JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Dans une interview accordée à Libération, Isild Le Besco annonce avoir porté plainte pour viol ce mercredi 29 mai 2024 contre Benoît Jacquot à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris.

Benoît Jacquot est visé par une nouvelle plainte. Isild Le Besco a déclaré auprès de nos confrères de Libération avoir porté plainte pour viol contre le réalisateur français. Elle qui se disait "terrifiée" et qui ne voulait pas entamer cette démarche, a finalement décidé se joindre à Judith Godrèche et apporter son soutien aux femmes victimes de violences sexuelles.

"Je sais que je dois le faire"

Porter plainte n’est pas chose facile pour l’actrice, se sentant "obligée de se violenter" une nouvelle fois, a-t-elle déclaré auprès de Libération. Cette démarche est une "nécessité morale" pour elle, comme un devoir. "Je sais que je dois le faire", a-t-elle assuré.

"Avec cette plainte, ce n’est pas tant que j’attaque Benoît Jacquot, mais que je soutiens les femmes qui le font et s’exposent ainsi publiquement. Moralement je m’y sens obligée, même si seule, je ne l’aurais pas fait", a expliqué Isild Le Besco auprès du quotidien.

"J’utilise mon simple petit cas pour montrer que Benoît Jacquot a agi avec moi comme avec d’autres jeunes filles. J’aimerais que tous les hommes qui agissent en prédateurs tombent", a poursuivi l’actrice.

Discours de Judith Godrèche

Depuis le début du mois de février, les langues se délient dans le monde de la culture, et plus particulièrement celui du cinéma.

Judith Godrèche a porté plainte pour viol et agressions sexuelles contre les deux réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Depuis le mouvement #MeToo a pris de l’ampleur. Lors de la 41e cérémonie des Césars, Judith Godrèche avait tenu un discours très poignant.

Si elle conçoit que "ça fait peur de perdre des rôles, perdre des subventions, perdre son travail" et d’être "blacklistée", elle appelle le milieu du cinéma à "donner l’exemple" pour en finir avec "l’immunité" : "Le cinéma ne doit pas couvrir un trafic illicite de jeunes filles", a-t-elle martelé. "Ayons le courage de dire tout haut ce que nous cachons tout bas."

"Mon passé c’est aussi le présent des 2 000 personnes qui m’ont envoyé leur témoignage en quatre jours. Depuis un moment je parle, mais je ne vous entends pas", avait-elle lancé dans la salle.