“La composition du conseil municipal est le reflet du passé” : après la démission d’Altrad, Serge Martin s’apprête à siéger à Montpellier

"La composition du conseil municipal est le reflet du passé" : après la démission d’Altrad, Serge Martin s’apprête à siéger à Montpellier

Serge Martin revient dans le jeu municipal. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

Après la démission surprise de Mohed Altrad en 2020, Serge Martin va siéger au prochain conseil municipal du 15 octobre. Dans quels rangs ? Rien ne dit qu’il rallie ses deux colistiers du Cœur et de l’Action.

Vous intégrez le conseil municipal à la faveur de la démission de Mohed Altrad le 12 septembre dernier. Quels sont vos objectifs ?

Je veux contribuer à un travail collectif. Je me suis toujours mis au service des autres. La composition actuelle du conseil municipal est le reflet du passé avec des postures d’entre-soi. C’est l’aboutissement de la détérioration de 2014. Il faut tourner la page et trouver une nouvelle configuration politique pour l’avenir.

Quel est votre parcours politique en quelques mots ?

Mon engagement syndical date du lycée Joffre où j’étais élève. J’ai très tôt adhéré au PS, je faisais partie du mouvement des jeunes Rocardiens. Après mes études à Sciences Po à Aix-en-Provence, je suis revenu vivre à Montpellier. J’ai été directeur de campagne de Patrick Vignal aux cantonales puis aux législatives. J’étais sur la liste de Jean-Pierre Moure aux municipales de 2014 puis sur la liste de Mohed Altrad en 2020. J’ai piloté sa campagne au premier tour puis j’ai pris du recul pour le second. Je ne suis pas fan de l’improvisation. Je m’inscris dans la lignée de la social-démocratie de la gauche.

Allez-vous siéger avec Serge Guiseppin et Salim Jawhari issus de la liste Le cœur et l’action de Mohed Altrad ?

J’ai des amis dans tous les groupes, tous ont demandé à me voir. La situation n’est pas claire. Le PS a perdu 80 % de ses adhérents. On doit être 200 ou 300 dans l’Hérault. Les militants sont orphelins d’un espoir. Dans tous les groupes du conseil municipal, il y a au moins un ancien représentant du PS. Que ce soit Patricia Miralles, Philippe Saurel… Est-ce que chaque groupe présentera une liste aux municipales ? Non. Il faut mettre l’idée et le projet avant l’incarnation. Là, c’est la guerre des ego. J’œuvrerai à ce que quelque chose de positif émerge.

Vous avez vous-même été exclu du PS en 2019…

J’ai été confronté à l’époque à un clan qui voulait mettre la main sur le PS et sur les fonctions électives. J’étais secrétaire de section du PS et je défendais une ligne collective. Michaël Delafosse a été investi par le PS parisien sans vote des militants montpelliérains. J’ai rencontré Mohed Altrad durant l’été 2019. J’ai été exclu en fin d’année.

Bio express

Âgé de 53 ans, Serge Martin est né à Montpellier. Après le lycée Joffre, il étudie à Sciences Po à Aix.

Directeur de campagne de Patrick Vignal pour les cantonales et législatives, il fait partie de la liste Moure en 2014 puis celle d’Altrad en 2020.

Président de l’association du quartier Gares, il a dirigé le club de basket Lattes-Montpellier. Il est chef de projet de la Chambre des métiers et des artisans du Gard.

Comment expliquez-vous la démission soudaine de Mohed Altrad sept mois après celle du conseil de Métropole sans avoir jamais siégé une seule fois ?

Il y a eu des échanges très discourtois à son égard alors qu’il n’avait fait que relever des manquements à son égard. Ces manquements, qui portaient cette fois sur le GGL Stadium, ne sont pas épisodiques, c’est une posture permanente.

Quel regard portez-vous sur la politique municipale depuis 2020 ?

La frénésie de travaux actuelle est discutable. Il ne s’agit pas seulement de combler un retard. Il y a une volonté de transformer la ville et d’imprimer sa marque. Est-on obligé de tout faire violemment et brusquement ? C’est très difficile au quotidien notamment pour ceux qui prennent leur voiture au quotidien. La majeure partie des gens ne peuvent pas faire leur trajet domicile travail en transports en commun. Tout simplement parce qu’il n’y a pas de transport ou qu’ils sont trop longs. Et beaucoup de gens qui travaillent à Montpellier n’ont pas d’autre choix que de prendre la voiture. Quand on n’est pas automobiliste soi-même, c’est difficile de se mettre à leur place !

Vous êtes très critique envers la gouvernance de Michaël Delafosse

En termes de respect, d’écoute et de dialogue, je pense que le compte n’y est pas. On ne traite pas les gens de "connard". Le bilan après quatre ans, c’est huit arbres sur la place de la Comédie mais pas beaucoup dans les cours d’écoles. Mais je le répète, je n’ai pas d’hostilité à l’égard des élus de la majorité. J’y ai beaucoup d’amis.

Le maire vous a-t-il fait signe pendant tout ce temps ?

Non. On s’est croisé quelques fois. On se salue. Je ne fais pas partie du clan.

Quel projet n’auriez-vous pas mené à sa place ?

Je ne dis pas que tout ce qui a été fait est mal mais les deniers publics ne sont pas illimités. Moi je n’aurais pas rénové la place de la Comédie. Mais entre la Comédie et les écoles, je choisis les écoles. Entre la Comédie et les quartiers, je choisis les quartiers. C’est une question d’arbitrages. On fera le bilan des courses en 2026.

Que vous inspire la candidature d’Isabelle Perrein ?

Il est important dans le débat démocratique que plusieurs voix s’expriment. Il est sain que des voix de droite s’expriment. Elle est un peu à contre-courant.

Votre priorité pour la ville ?

L’apaisement. Il est dommage de construire un positionnement politique uniquement sur la confrontation. Ma volonté est celle d’unifier et d’apaiser.

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)