“L’effet sur la forme, le moral et les relations sociales est tellement évident” : pourquoi il faut se mettre au sport

"L'effet sur la forme, le moral et les relations sociales est tellement évident" : pourquoi il faut se mettre au sport

"Bouger 30 minutes par jour, c’est faire gagner notre santé" : à l’occasion des Jeux olympiques, l’agence régionale de santé lance une campagne qui invite à pratiquer une activité physique, pas pour devenir un champion mais pour rester en forme, alors que près d’un tiers des hommes et près d’une femme sur deux sont trop inactifs. Vivien Hausberg, kinésithérapeute référent en sport santé, donne des clés pour s'y mettre.

"Bouger 30 minutes par jour, c’est faire gagner notre santé" : à l’occasion des Jeux olympiques, l’agence régionale de santé lance une campagne qui invite à pratiquer une activité physique. C’est aussi le credo de Vivien Hausberg, kinésithérapeute référent en sport santé à Montpellier, et trésorier général du syndicat national des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs, le SNMKR.

"L'effet sur la forme, le moral et les relations sociales est tellement évident" : pourquoi il faut se mettre au sport

Vivien Hausberg : “Il faut prendre du plaisir en faisant du sport”. DR

Les chiffres de la sédentarité sont au plus haut, y compris chez les jeunes, c’est inquiétant ?

Il faut être réaliste, un gros virage numérique traverse la société, tout le monde a été touché, jusqu’aux enfants soumis à de fortes sollicitations. On voit bien qu’on a du mal à garder les jeunes sur un même sport toute leur enfance, les licences baissent dans toutes les fédérations, sauf de foot et de rugby. Ils sont très sollicités et ils finissent pas "perdre leur temps" devant un écran.

Les chiffres de l’obésité infantile (NDLR : un enfant sur six est obèse ou en surpoids) le montrent, et c’est inquiétant au regard de l’impact en termes de comorbidités pour la santé.

On voit aussi que les trottinettes électriques sont en train de s'imposer sur des trajets jusqu'ici effectués à pied. 

Quand on vieillit, c’est une autre problématique, on arrête de faire du sport ?

Tout dépend, il y a parfois une inversion des comportements chez les retraités qui ont plus de temps disponible. Les communications sur le bien vieillir ont permis de prendre conscience que l’activité physique permet de vivre mieux, tout en permettant des connexions sociales, le sport est un vecteur de rencontres.

Le sport sur ordonnance, qui a d’abord ciblé les personnes en affection longue durée (ALD) en 2016, et depuis 2022, celles atteintes de maladies chroniques, ça marche ?

Outre la rupture numérique, il y a aussi une rupture démographique, avec un vieillissement de la population, qui se traduit par l’explosion des pathologies chroniques, pas uniquement en France, mais dans tous les pays développés. Économiquement, ça ne passera pas. Il faut mettre les gens au sport. Avec une petite confusion : quand on parle "sport sur ordonnance", les gens pensent "sport remboursé par la Sécu".

Il ne suffit pas de prescrire de l’activité physique, et d’imaginer que l’assurance maladie et les mutuelles vont assurer le financement de manière durable.

"L'effet sur la forme, le moral et les relations sociales est tellement évident" : pourquoi il faut se mettre au sport

Pourquoi il faut bouger tous les jours. SOPHIE WAUQUIER

Le sport santé, pour les malades chroniques ou les personnes sédentaires, permet d’inclure des personnes dans un dispositif pendant six à neuf mois, qui iront mieux en faisant du sport de manière régulière. Après, les gens poursuivent par eux-mêmes, d’autant plus qu’ils sont ancrés dans un réseau social qu’ils auront ainsi constitué. Il n’est pas question de financer à vie un abonnement chez Keep Cool… Le sport santé est un tremplin.

"Commencez par marcher une demi-heure par jour, mais au quotidien !"

Vous avez montré, à travers une étude menée autour de Nîmes et publiée en 2022, à quel point cet accompagnement initial peut tout de même changer la donne : il y a une grosse différence, dans une cohorte de 70 personnes suivie sur trois mois, entre le groupe simplement encouragé à se mettre au sport, et ceux qui ont été suivis par un professionnel en activité physique adaptée…

Si le sport fait partie de votre culture, et c’est de moins en moins le cas, ce ne sera pas compliqué. Sinon, il y aura besoin d’un accompagnement.

Les résultats en termes de condition physique et de comorbidités n’ont pas été probants, le groupe était trop petit. Mais on a pu au moins montrer deux choses : le groupe accompagné a été observant, à 70 % contre 8 % dans le premier groupe, et il a acquis une culture de l’activité physique.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un de sédentaire, qui veut se mettre en mouvement ?

Les gens attendent souvent des réponses magiques, ils veulent tout de suite un résultat. Il faut revenir à un bon sens de grand-mère, sachant qu'on ne parle pas de sport de compétition : il faut bouger, il faut si possible que ce soit ludique, et que ce soit l’occasion de se déplacer.

Commencez par marcher une demi-heure par jour, mais au quotidien, a fortiori à partir de la quarantaine, c’est là qu’apparaissent les facteurs de risques. Et je dirai enfin qu’il faut pratiquer aussi en extérieur, surtout dans une région comme la nôtre.

"Quand le CrossFit est sorti, il y a eu l'idée qu'on allait récupérer des blessés. Pas du tout !"

Y a-t-il des sports à privilégier, plus faciles d’accès, plus efficaces ?

J’ai entendu pendant des années que la natation était le sport complet par excellence, on rééduque beaucoup de gens qui font de la brasse et qui ont mal au cou et à l’épaule… Je pense qu’il faut être motivé, et s’adapter à son contexte. On le voit avec l’essor du paddle : ça prend parce que c’est ludique et sportif.

Mais usant pour les articulations, c’est comme si on se mettait à la course à pied tous les jours…

Quand le CrossFit est sorti, chez les professionnels de santé, il y a eu l’idée qu’on allait récupérer pas mal de blessés… pas du tout ! Les gens étaient en groupe et ils se sont régalés.

Il faut varier les activités pour faire travailler tout le corps, et éviter trop de sollicitations ciblées qui pourraient conduire à une blessure ?

Quand on varie trop, le corps n’arrive pas à s’adapter en permanence. Je vois, dans mon cabinet, des gens avec ce profil, qui se font des blessures musculo-tendineuses, pour ces raisons. Un sprinter qui se met au marathon va sans doute se faire mal, les muscles ne travaillent pas à l’identique.

Il faut pratiquer une activité qu’on aime, même si on est monomaniaque.

Et ne pas calculer…

Encore une fois, prendre du plaisir, être en extérieur, avec des amis. Très vite, l’effet sur la forme, le moral et les relations sociales est tellement évident, que les gens persévèrent.

Croyez-vous à effet "Jeux olympiques" ?

Je ne sais pas, les JO, c’est le sport d’excellence.

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