Législatives 2024 sur la 3e circonscription de l’Aveyron : Jean-François Rousset déjà tourné vers le second tour

Les résultats n’ont pas été fêtés à Millau. Midi libre – Dorian Cayuela

L’heure n’était pas à la fête après l’annonce des résultats sur la troisième circonscription de l’Aveyron pour les candidats présents sur place.

Des yeux rougis, des gorges nouées, des regards dans le vague. L’ambiance n’était pas à la victoire à la salle des fêtes de Millau, ce dimanche soir. Bien que les résultats affichés donnent Richard Bouigue en tête dans la sous-préfecture du Sud-Aveyron, au fur et à mesure que la soirée avance, la tendance de la circonscription est moins ravissante pour la gauche et le camp du député sortant. "Comment peut-on voter pour la haine ?", lance Emmanuelle Gazel, la maire de Millau.

La vague de l’extrême droite a en effet déferlé sur le Sud-Aveyron, alors que son candidat, Pierre-Antoine Fèvre, parachuté pour l’occasion, n’a pas fait campagne sur le territoire et n’était même pas présent en Sud-Aveyron pour commenter et analyser les résultats du soir.

"Un résultat qui m’interpelle"

Difficile, donc, de trouver de la satisfaction dans les mots de Jean-François Rousset. "C’est un résultat qui m’interpelle, réagit le député sortant, deuxième de ce premier tour (32,45 %). Je fais partie d’une génération qui a connu des engagements forts contre les extrêmes et j’ai envie de partir mener ce combat pour le second tour."

Justement, se pose la question des candidatures qui seront portées en face de lui. En troisième position, Richard Bouigue (28,81 %) n’a pas confirmé son retrait, même s’il paraît évident. "On ne tergiversera pas, a-t-il soufflé à chaud. Pour l’instant, il est encore trop tôt pour analyser les résultats de toute la circonscription." Les proches du député sortant ont lancé un grand appel du pied à la gauche, là où ils auront besoin de voix pour devancer l’extrême droite.

"Un ralliement des Sud-Aveyronnais"

Et Jean-François Rousset n’a pas tardé pour renfiler le bleu de chauffe et repartir avec ses arguments de campagne. "On va faire en sorte d’avoir un ralliement des Sud-Aveyronnais pour avoir le Rassemblement national au pouvoir, reprend le député sortant. Il faut que l’on travaille sur des sujets que l’on n’avait pas identifiés comme la simplification, s’occuper de problèmes inhérents comme l’insécurité, ressentie et réelle. Il y a une augmentation des violences intrafamiliales."

L’heure n’était donc pas à la victoire dans le clan Rousset mais à la réflexion pour poser les bases, rédiger la profession de foi et repartir en campagne sur la circonscription, à l’inverse de son futur adversaire, Pierre-Antoine Fèvre. "C’est un candidat hors sol qui a bénéficié d’un vote très politique, il a suffi qu’il adhère à l’image de Bardella pour bénéficier de ce score." Reste désormais à savoir comment se positionnera la droite locale, historiquement absente de ce scrutin sur la circonscription.

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