L’intelligence artificielle au cœur des réflexions sur l’inclusion des personnes en situation de handicap en Lozère

L’intelligence artificielle au cœur des réflexions sur l’inclusion des personnes en situation de handicap en Lozère

Lionel Naccache a apporté toute son expertise grâce à une conférence et des échanges avec le public. Midi Libre – Lucas Manouvrier

Les assises du handicap, qui ont eu lieu vendredi 31 mai 2024 à Langogne, ont permis d’aborder les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle au service de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Le monde évolue et les technologies ne cessent de se développer. Elles prennent de la place et aujourd’hui, il semble de plus en plus compliqué de s’en passer. Surtout quand elles peuvent apporter de l’aide ou intervenir en complémentarité d’une mission humaine. Et c’est justement sur cette thématique que se sont concentrés les professionnels du médico-social à l’occasion des assises du handicap, initiées par le Département, vendredi 31 mai 2024, à Langogne. L’ensemble des acteurs de la journée se sont penchés précisément sur la question : "Quels apports de la technologie et de l’intelligence artificielle (IA) pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap ?"

Favoriser l’autonomie

"Je fais partie de ceux qui sont assez inquiets au sujet de l’IA, exprime Sophie Pantel, présidente du Département de la Lozère, en préambule. Mais je pense quand même que ça peut être un formidable outil d’innovation et d’accompagnement." En rappelant que le secteur du handicap est important et représente une grande partie du budget solidarités de la collectivité (17 des 54 millions d’euros, NDLR). Francis Chabalier, président de la communauté de communes du Haut Allier, partage le même sentiment. "Nous entendons beaucoup de mal de l’IA et j’espère que cette journée nous permettra aussi d’entendre des choses positives."

Lionel Naccache, neurologue spécialiste des neurosciences cognitives a justement mené une conférence pour expliquer l’intelligence artificielle dans son ensemble, et d’un point de vue médical. L’IA, à partir de critères très spécifiques, pourrait aider à diagnostiquer des pathologies. Ou encore à récolter des données sur l’état d’un patient. Sans oublier les technologies plus ludiques qui aident les usagers au quotidien. Par exemple, une imprimante 3D adaptée, des jeux de mouvements à partir d’un écran, l’usage d’exosquelette, des outils facilitateurs de communication, etc. Pour une cadre de santé et une directrice d’établissement au Clos du Nid, ces recherches d’innovation doivent attirer la science dans le médico-social. "Nous nous concentrons sur l’éducation et elle prend une place importante mais la science est aussi présente, estiment-elles. Cette journée peut être une porte d’entrée à un travail commun avec des scientifiques."

Ne pas oublier l’humain

Dans le secteur médico-social, où trône avant tout la notion d’accompagnement, l’humain est omniprésent. "L’IA et les robots ne pourront jamais remplacer les soignants, appuie Xavier Marette, directeur départemental de l’Agence régionale de santé (ARS) de Lozère. Il faut aller chercher ses bénéfices." Lionel Naccache a donné un exemple, celui des emplois du temps. En quelques minutes, voire secondes, une IA peut générer un planning, de quoi gagner du temps et se concentrer sur une autre tâche. Sophie Pantel est restée plutôt septique : "Il y a l’humain aussi, certaines personnes ne peuvent pas travailler ensemble et il faut adapter le planning en fonction des situations." Se pose aussi, malgré tout, la question du coût. Les nouvelles technologies sont chères et les budgets sont souvent serrés. Mais le sujet n’a été que rapidement balayé. L’objectif de cette journée étant de penser l’accompagnement et l’inclusion, avant même de le mettre en pratique.

Il se pourrait que la Lozère se positionne en revanche comme territoire d’expérimentation. Le département, en raison de sa démographie et de son tissu associatif, est perçu de l’extérieur comme un terrain idéal. Son appétence particulière pour le secteur du handicap, avec ce surnom de "terre d’accueil", pourrait lui permettre d’être précurseur en matière d’innovation. À un moment ou à un autre, en tout cas, l’IA s’y installera. "Elle va nous être imposée. Nous allons devoir appliquer la culture du changement dans nos établissements, affirme Daniel Chaze, directeur général de l’association Saint-Nicolas, basée à Langogne. Moi aussi, j’ai envie de défendre les valeurs humaines de ce secteur mais il ne faut pas avoir peur de l’IA. Il faut la voir comme un outil innovant."

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