“Nous sommes à la croisée des chemins”, estime Nadia El Okki, candidate Renaissance aux élections législatives sur la 4e circonscription du Gard

Nadia El Okki : “Je pense qu’il faut donner une dernière chance au “pôle centre”.” MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC

La candidate cévenole "préfère choisir la voie de la raison" et "pense qu’il faut donner une dernière chance à ce "pôle centre"". Rencontre.

Au soir des élections européennes, aviez-vous vu venir la dissolution ?

Pas du tout. Nous sommes tous restés interrogatifs et, rapidement, je me suis projetée vers l’avenir en me demandant quelle allait être la nouvelle Assemblée nationale. Avec beaucoup de craintes ! Car je suis persuadée qu’il y aura un avant et un après le 7 juillet…

Vous êtes élue locale mais candidate pour la première fois à la députation. Une décision dure à prendre ?

Je pensais que Philippe Ribot allait être candidat comme en 2022 et je lui ai dit que nous, "Renaissance-Ensemble", le soutiendrions. Mais, à l’approche des municipales, il a préféré rester auprès des Saint-Privadens. Puis, j’ai été rapidement sollicitée. J’ai réfléchi car ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Le défi est immense. On sait où on en est ; avec deux pôles extrêmes. Nous sommes à la croisée des chemins. Les deux hommes que sont Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon me font peur. Être candidate, ça va être difficile, mais je fais cela comme un acte de résistance. Les Français ont à choix à faire, qui est énorme. Mais nous en sommes là car il y a eu trente années de promesses non tenues…

N’est-ce pas difficile de défendre le bilan d’Emmanuel Macron en ce moment ? De se faire entendre ?

Oui, c’est dur de se faire entendre, et difficile de dire aux citoyens de revoter pour nous. Je pense qu’il faut donner une dernière chance à ce "pôle centre". Et si elle est donnée à Gabriel Attal, il n’aura pas d’autre choix que celui de réussir.

Être une élue locale (à Saint-Martin-de-Valgalgues, NDLR) vous aide-t-il durant cette campagne électorale ?

Je ne pense pas que cela soit important ; c’est simple de voir ce qu’il se passe autour de soi. Je pense que cette élection est nationale. Ceci dit, avec mon remplaçant Philippe Masson, qui est médecin à Pont-Saint-Esprit, nous connaissons les difficultés des habitants de la circonscription. Moi, je ne cours pas après un mandat ; si je ne suis pas satisfaite, je ne resterai pas. Le pouvoir d’achat et la sécurité sont les sujets les plus importants. Je vais me battre pour ce que je vois au quotidien autour de moi.

Quelles sont les valeurs que vous défendez, que vous portez ?

Faire de la politique aujourd’hui, ce n’est pas facile. Je le redis, je défends les valeurs de bien-être pour les citoyens. C’est le minimum ! Pouvoir se chauffer, par exemple. Et la sécurité. Ce n’est pas normal d’avoir peur lorsque l’on marche dans la rue. Et je ne pense pas que la France ira mieux avec le programme de Jean-Luc Mélenchon ou de Jordan Bardella. Non seulement ils ne pourront pas tenir leurs promesses, mais il va y avoir, dans le pays, un climat où les gens seront les uns contre les autres.

En 2022, Philippe Ribot avait été sèchement battu (au premier tour avec 21,58 %). Clairement, qu’attendez-vous de ce scrutin ?

Dans la vie, lorsque l’on fait quelque chose, c’est pour réussir. Je reste dans l’idée que, quoi qu’il arrive, je pourrai dire que j’ai résisté. Mais j’espère évidemment être au second tour, et j’espère un front républicain ainsi qu’un élan de tous les élus de la circonscription qui pourraient se positionner contre les extrêmes. Oui, il y a des difficultés en France, mais je préfère choisir la voie de la raison.

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