Près de 600 personnes ont défilé dans la rue à Millau contre l’extrême droite

Les jeunes ont port̩ la banderole du NPA. Midi Libre РLaura Vaillant

Cette première manifestation contre l’extrême droite a réuni plusieurs générations dans la rue à Millau ce vendredi soir.

"Ce soir, je suis là parce que je suis en colère." Les mots forts d’un jeune homme qui, devant la sous-préfecture de Millau, au micro, explique sa présence au rassemblement contre l’extrême droite qui a eu lieu ce vendredi soir.

Pauline Servy a pris la parole devant la sous-pr̩fecture. Midi Libre РLaura Vaillant

Après lui, Pauline, une jeune femme, prend la parole également. "On entend souvent 'on n’a jamais essayé l’extrême droite, on devrait tenter'. Nous avons déjà testé : Vichy en est l’exemple, avec son régime autoritaire pétainiste !" Une leçon d’histoire suivie d’un appel aux votes "pour gagner" les 30 juin et 7 juillet prochains.

La jeunesse, pr̩sente lors de la manifestation. Midi Libre РLaura Vaillant

La jeunesse présente, mais pas assez ?

Présente dans les rangs de la manifestation, la jeunesse ne s’est pas démarquée par son nombre. "Je suis surpris de voir si peu de jeunes, s’étonne Régis, venu avec ses deux enfants. D’habitude, ce sont eux qui emmerdent le Front national, mais là c’est plus les quadragénaires…".

R̩gis avec son fils de 5 ans, Marcel, pr̩sents lors du rassemblement. Midi Libre РLaura Vaillant

Même constat chez Luna, en classe de première, qui aurait souhaité voir plus de jeunes de son âge. "Même si on n’est pas en âge de voter, beaucoup de choses qui se jouent actuellement vont nous toucher dans quelques années", reprend son amie, Coline, en première également.

De nombreuses pancartes contre l’extrême droite. Midi Libre – Laura Vaillant

Des nouvelles têtes, des familles

La manifestation organisée par "des citoyens, les partis de gauche, des syndicats, des associations et autres collectifs" a rassemblé près de 600 personnes. En se donnant d’abord rendez-vous sur la place de La Capelle, le cortège a ensuite pris la direction du Mandarous. "Siamo tutti antifascisti !", scandaient, entre autres, les manifestants.

Sur les pancartes, des messages d’alerte. Midi Libre – Laura Vaillant

Aux côtés de ces nouvelles têtes, pas forcément habituées des rassemblements dans la rue, des familles. Ghislain était là avec ses enfants pour montrer son opposition aux idées d’extrême droite. "C’est rassurant de voir qu’il y a une union à gauche avec ce Front populaire, explique le père de famille. J’étais à Paris en 2002 et aujourd’hui, il y a beaucoup d’appréhension et d’incompréhension." Il habite en campagne depuis une dizaine d’années. "On voit bien d’où vient ce vote, mais je ne comprends pas pourquoi les gens se tournent vers un parti raciste et xénophobe."

D’où aussi, l’intérêt de sensibiliser ses enfants, "sans les instrumentaliser, ce sont juste des valeurs universelles, pas partisanes", assure-t-il. La question de l’éducation a d'ailleurs fait son bonhomme de chemin dans le cortège. "Quel monde on est en train de laisser à nos enfants ?", s’interroge ainsi une mère de famille.

Dans l’attente d’un candidat à gauche

Question éducation, Michel Rhin, candidat de la Nupes en 2022 arrivé en tête au premier tour et professeur s’y connaît. Il a Ã©té le premier à prendre la parole. Mais pas l’ombre du futur candidat du Nouveau Front populaire dans les rues millavoises ce vendredi. "On attend la fumée blanche", indiquaient des proches du Parti socialiste. Le choix n’était pas encore fait même si l’horloge tourne et que la candidature doit être déposée en sous-préfecture ce dimanche au plus tard. Peut-être que les manifestants présents ce samedi pourront apporter leur soutien à un candidat officiel.