Près de Montpellier, une drague danoise pour réensabler la plage du Petit Travers

Près de Montpellier, une drague danoise pour réensabler la plage du Petit Travers

Le Magni, drague de 75 m de la flotte Rohde Nielsen, d̩charge sa cargaison de sable devant Carnon. Midi Libre РMiKAEL ANISSET

Depuis mardi 27 février, la barge de Rohde Nielsen aspire du sable devant La Grande-Motte pour rengraisser les espaces entre les trois nouveaux épis du Petit Travers. Plus de 40 m de trait de côte gagnés à terme.

Devant le Petit Travers, la bouée rouge se devine tout juste à l’horizon. Accroché à la bouée, un bout, puis une chaîne. Et à la chaîne, un coupleur immergé qui va faire la jonction avec 700 m de tuyaux d’acier, de 80 cm de diamètre, installés jusqu’à la plage par l’entreprise occitane de BTP Cazal.

Le navire en approche vers la bouée rouge impressionne les badauds attroupés, en ce jeudi ensoleillé. Le “Magni”, bâtiment de 75 m du groupe danois Rohde Nielsen spécialisé dans le dragage et la protection côtière, arrivé mardi sur zone, a commencé ses rotations dès mercredi soir.

Près de Montpellier, une drague danoise pour réensabler la plage du Petit Travers

Le Danois Tobias Leysen (à g.), de Rodde Neilsen, et Maxime Bel, chef de chantier de l'entreprise occitane de BTP Cazal. PCa

Pendant dix jours 24 heures sur 24

"Notre équipe travaille en trois huit, 24 heures sur 24, explique Maxime Bel, le chef de chantier de chantier Cazal. Et là, on y est pour dix jours non-stop !" Entre deux coups de talkies-walkies avec ses hommes aux manettes de monstres de 35 t, le chef de chantier garde l’Å“il. "Ça va commencer, j’ai vu passer la voiture de Tobias."

Tobias Leysen, c’est l’ingénieur projet de Rohde Nielsen, qui a rejoint Carnon par la route. "Nous déplaçons de 3 500 à 4 000 m³ de sable par jour, explique-t-il dans un français exotique. L’objectif, pour notre équipe de 8 hommes sur la drague, c’est d’amener ici au final 40 000 m³."

"Si la météo reste favorable"

Le Magni a prélevé le sable à la sortie du port de La Grande-Motte, dans une zone d’accrétion au large du Couchant. Ces prélèvements, réalisés sur des fonds inertes à 200 m du bord, vont renforcer le cordon dunaire à l’intérieur des trois épis nouvellement créés au Petit Travers.

"Entre les deux points, pour le Magni, poursuit Maxime Bel, c’est une demi-heure de trajet aller, 40 minutes de déchargement, une demi-heure retour et une heure de chargement. Nous devrions passer six rotations ce jeudi."

"Si la météo reste favorable, complète Tobias Leysen, on est là pour dix jours."

Les engins, roues et chenilles dans l’eau

L’énorme drague vient de se connecter. Après quelques minutes, des gerbes boueuses de sable sombre jaillissent sur la plage, à l’embouchure maintenue en place par une pelleteuse.

Les deux bacs de décantation se remplissent à une allure vertigineuse, pendant que les engins reprennent leur ballet, roues et chenilles dans l’eau. Les badauds n’en reviennent pas.

"À terme, l’opération permettra à la plage de gagner au moins 40 mètres, voire plus par endroits, indique Maxime Bel, aguerri aux chantiers de ce type. J’ai conduit des travaux similaires sur le trait de côte, à Sète, Sérignan ou Valras." Un Å“il sur son smartphone où une appli lui permet de suivre en direct la position du Magni repartant vers les Pyramides, le chef de chantier lance dans un sourire : "Et la nuit, on ne voit pas la bouée, mais avec tout l’éclairage, c’est pas mal aussi !"

Près de Montpellier, une drague danoise pour réensabler la plage du Petit Travers

D’ici dix jours, l’espace entre les trois nouveaux épis aura été réensablé. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Un chantier de 1,8 M€

La communauté d’agglomération du Pays de l’Or est maître d’ouvrage sur ces travaux qui, fin mars, auront duré six mois. "Ils entrent dans le cadre du contrat de plan État Région 2015-2020, détaille Sylvain Ribeyre, secrétaire général adjoint à l’Agglo. Leur démarrage a été retardé par la longueur des études."

L’opération conduite par l’Agglo et sa compétence Gemapi sur la gestion du trait de côte est probablement la dernière du genre. "Elle représente un budget global de 1,8 M€ hors taxes, poursuit le responsable du pôle eau et espaces naturels de l’Agglo. Sur ce montant, les travaux en eux-mêmes représentent un budget de 1,5 M€, dont le tiers pour Rodde Neilsen."

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