Quartier Pissevin à Nîmes : l’histoire d’une zone chic qui s’est inexorablement paupérisée

Quartier Pissevin à Nîmes : l’histoire d’une zone chic qui s’est inexorablement paupérisée

La galerie Wagner était à l’origine dotée de beaux commerces. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Le quartier Pissevin à Nîmes a été conçu, à l'origine, pour répondre à un manque de logements en France.

Pissevin, c’est l’histoire des Escanaux à Bagnols, de La Paillade à Montpellier ou de la Devèze à Béziers : des quartiers qui, à leur origine, avaient tout pour plaire et qui, aujourd’hui, font plutôt fuir les acheteurs. La création de Pissevin remonte aux années 60.

Des immeubles de très haut standing

Dans un contexte des Trente Glorieuses et un besoin national de nouveaux logements, "l’État passe une commande aux villes moyennes pour construire 800 000 logements", explique Olivier Bonné, adjoint au maire délégué au suivi de la rénovation urbaine. Marbre, ascenseurs, chauffage central Y seront accueillis les Français rapatriés d’Algérie ou des personnes issues de l’exode rurale. "A partir de là, se construisent des nouveaux quartiers comme Nîmes ouest, Super Nîmes, la colline de Valdegour, Chemin-Bas et le Mas de Mingue, avec du logement collectif en copropriété ou du bailleur." 

L’architecte Xavier Arsène-Henry, Second grand prix de Rome, est à la manœuvre. Va ainsi naître ce qui est encore aujourd’hui une des plus grandes copropriétés de France, Soleil Levant et ses 516 appartements. Mais l’ambition pour ce quartier était haute : "À l’origine, les copropriétés de la galerie Richard Wagner, La Garrigado, Li Bécarut, Lou Piboulo et Lou Ferigoulier, sont des immeubles d’un très grand standing, rappelle Olivier Bonné. Vous êtes sur des habitats en marbre, des appartements souvent traversants, avec l’eau courante, avec le chauffage central, une conciergerie, des ascenseurs, une galerie commerçante en bas au top niveau. Vous y trouviez Domus, le magasin de meubles qui est maintenant à côté du théâtre, ou Villaret. Et ce sont majoritairement des cadres qui vivaient là." 

Une lente dégradation 

Mais à partir des années 80, la situation se dégrade inexorablement : "Les propriétaires commencent à louer, la situation se dégrade, les biens aussi. Les propriétaires ne payent plus les charges qui sont très lourdes. Les réparations nécessaires ne sont pas faites… À l’époque un appartement au Piboulo valait le prix d’un terrain à la Cigale. Aujourd’hui, vous le vendez à 200 € du m2 et personne ne veut l’acheter", constate Olivier Bonné. Une situation qui a conduit à un premier programme de renouvellement urbain entre 2005 et 2015, où 80 logements seront détruits et 120 réhabilités autour de la place Corot.

Le second programme lancé depuis 2019, avec un budget de 250 M€, dont 50 M€ pour la Ville de Nîmes et 25 M€ pour Nîmes Métropole, s’accompagne d’un classement du quartier en "intérêt national".

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