“Rendre les gens complètement fous” : Molécule, tête d’affiche du K-Live à Sète, fait une parenthèse house et reggae

"Rendre les gens complètement fous" : Molécule, tête d'affiche du K-Live à Sète, fait une parenthèse house et reggae

L’artiste se produit ce samedi 1er juin au K-Live à Sète. Goledzinoswki

 Le producteur et compositeur Romain de La Haye est une des têtes d’affiche du festival d’arts urbains et de musique K-Live, à Sète, débuté mercredi. L’artiste présente son nouveau live solaire et dansant, entre french touch et reggae, ce samedi 1er juin au théâtre de la Mer.

Vous avez intitulé votre nouvel album “RE-201” ; à quoi cela fait-il référence ?

C’est la référence d’un effet mythique, une machine Space Écho, un écho à bande, qui a été rendu célèbre par les sorciers du dub jamaïcain, King Tubby, Lee Scratch Perry et consorts, à la fin des années 70.

Ce son particulier, à répétition, je l’ai souvent utilisé sur l’album, pour rendre hommage à cette culture dub reggae jamaïcaine qui m’a beaucoup influencé depuis le début de mes travaux. Ils ont inventé cette façon d’utiliser le son comme une matière, le travailler, le faire vivre, c’est ce que j’ai appliqué à mes expéditions musicales.

Votre album cite aussi la french touch, la musique électronique française de la fin des années 90, pourquoi ?

Je voulais rendre hommage à la french touch. Je suis arrivé dans la lignée des Cassius, Alex Gopher et bien sûr les Daft Punk, qui, très clairement, sont une influence. Je viens plutôt du rock, mais les Daft, ça a été la claque. Ils m’ont toujours un peu guidé, dans le son, l’utilisation des machines. C’est un joli clin d’œil.

Et avec le reggae, ces deux cultures ont tant fait pour la musique et m’ont beaucoup influencé. Du coup, c’est un album de collaborations, que j’avais besoin de faire, avec beaucoup d’humain et d’envies.

Mélanger les rythmiques électro house et les voix reggae, c’était un peu risqué…

Mais faire un album, c’est toujours risqué. Je déteste tourner en rond, j’aime prendre des contrepieds. C’est comme faire la cuisine : on a des ingrédients, on teste. Pour moi, c’est assez naturel, le mélange est venu un peu par hasard et un truc s’est passé.

"Rendre les gens complètement fous" : Molécule, tête d'affiche du K-Live à Sète, fait une parenthèse house et reggae

L’album peut étonner, mais j’avais envie de faire une petite parenthèse solaire, plus dansante, plus facile d’accès et moins cérébrale. L’idée, c’est de mettre la musique, la danse et la fête au centre du projet, emmagasiner de l’énergie et repartir en solitaire et dans le froid, ces prochains mois. Car depuis 2013, j’étais sur l’aventure, avec des projets assez lourds d’un point de vue logistique et humain.

Oui, on vous connaît pour vos prises sonores sur le vif, dans la vague de Nazaré au Portugal ou sur un paquebot au cercle arctique… Là, comment avez-vous procédé ?

Je suis allé à Kingston enregistrer avec Big Youth ou Lee Roy “horsemouth” Wallace, le batteur légendaire de Studio 1, avec cette idée de se retrouver en studio avec ces gars légendaires et plus tout jeunes. C’était la réalisation d’un rêve.

Une anecdote ? Eh bien, ça fume beaucoup en Jamaïque, ce n’est pas un mythe ! Et ils boivent de la Guinness chaude. Ils ont 80 balais avec une âme d’enfant, de la fraîcheur géniale et une expérience de plusieurs vies : on a enregistré ensemble et la magie a opéré. J’ai tout enregistré là-bas, j’ai pris des petits bouts de voix, j’ai fait des boucles mélangées à l’instrumental.

À quoi le public peut-il s’attendre pour le K-Live, samedi à Sète ?

L’idée c’est de rendre les gens complètement fous ! Proposer un voyage avec comme fil conducteur, la danse, le partage, le sourire. C’est un live taillé pour le dance-floor, je suis seul sur scène. C’est un moment particulier de la tournée. Pour moi, jouer face à la mer, c’est important parce que c’est un élément qui m’accompagne. J’habite maintenant face à l’océan, en Bretagne nord.

"Rendre les gens complètement fous" : Molécule, tête d'affiche du K-Live à Sète, fait une parenthèse house et reggae

Le Français fait une parenthèse house et reggae plus dansante. Goledzinoswki

Je connais bien Sète – un oncle habite sur le mont Saint-Clair –, mais je ne suis jamais allé au théâtre de la Mer, il paraît que c’est fabuleux, un cadre exceptionnel.

D’ailleurs, les fonds marins feraient partis d’un projet…

Il y a des projets… C’est toujours assez lourd à mettre en place, j’en parle peu pour ne pas avoir le mauvais œil ! Effectivement, il y en a un gros sur les fonds marins les plus profonds du monde. L’idée c’est d’aller de la surface jusqu’au fond, dans la fosse des Mariannes, à 11 000 m, dans le Pacifique, avec des micros, des sondes. On ne peut pas y aller en physique. C’est un monde où il fait nuit, le son est un bon moyen d’aller découvrir ce qu’il s’y passe.

Et puis vous vous lancez dans la création symphonique…

J’ai composé ma première œuvre symphonique pour grand orchestre à Lille. Il y a juste un peu d’électronique et l’album va sortir en janvier. Pendant deux ans, j’ai écrit mon œuvre symphonique avec les techniques utilisées lors de mes expéditions. Mais ce n’est pas une collaboration avec un chef d’orchestre, comme certains l’on fait. D’ailleurs, à Montpellier, ce qu’avait fait René Koering avec Manu le Malin et Torgull, au Corum, c’était le meilleur projet collaboratif.

Vous avez failli devenir basketteur professionnel. Allez-vous faire une pause J.O ?

À 13, 14 ans, je jouais à haut niveau, j’ai eu un problème de dos, j’ai arrêté net et j’ai mis toute mon énergie dans la musique. Mais là, voir Jul comme symbole de porteur de la flamme, on n’élève pas le niveau…

Les JO sont tellement populaires, on aurait pu en profiter pour envoyer des messages et des valeurs et rétablir du lien entre les gens.
 

Comment appréhendez-vous la vague environnementale chez les artistes…

Pour moi le vrai enjeu sur les questions environnementales, c'est la gestion des publics. Qu'un artiste et son équipe prenne un avion, je ne sais pas comment faire autrement. Par contre que des dizaines de milliers de personnes aillent au Burning man aux Etats-Unis, là il y a des vrais questions qui se posent. Je véhicule des valeurs de sensibilisation et de protection de la faune, de la nature, c'est central dans mon travail, même si je ne les met pas en avant. Je peux être critique sur des artistes qui mettent ça trop en avant, prendre le train après avoir pris l'avion pendant deux décennies, j'ai l'impression que c'est un outil marketing.

 Molécule en live, avec aussi Tshegue, et les Dj’s Sofia Kourtesiset Izem. samedi 1er juin au théâtre de la Mer à Sète. 21 h – 3 h. 26/29 €. Infos : k-live.fr

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