Tentative d’assassinat ou braquage raté : après les aveux surprises d’un accusé, à Nîmes, le procès Richard Perez vacille

Tentative d'assassinat ou braquage raté : après les aveux surprises d'un accusé, à Nîmes, le procès Richard Perez vacille

Richard Perez et ses avocats, Me Gilles Gauer et Me Fabien Perez. MIDI LIBRE – François Barrère

Hakkim Mammad a affirmé à la cour d'assises du Gard que le 23 février 2013, ce n'était pas lors d'un projet de règlement de comptes, visant Raymond Houlonne, qu'il a été interpellé en pleine action, mais au cours d'une tentative de braquage d'un bijoutier habitant dans le secteur. Mais dit-il la vérité en faisant cette révélation, qui pourrait mettre hors de cause ses coaccusés ?

Le coup de théâtre arrive à 14 h à la reprise de l’audience : Hakim Mammad, arrêté cagoulé par la Bac le soir du 22 février 2013 à proximité de la résidence de Raymond Houlonne, à Nîmes, s'installe à la barre de la cour d’assises, ce jeudi 13 juin, avec une révélation.

"Prendre le bijoutier et lui faire ouvrir son coffre"

S’il était là ce soir-là, si on a trouvé son ADN sur une voiture volée et un pistolet 6.35, ce n’était pas pour assassiner celui qui serait l’ennemi juré de Richard Perez, l’homme d’affaires et repris de justice nîmois. "On m’avait proposé un coup à faire, j’avais accepté de faire le chauffeur " explique ce Lyonnais.

Le coup ? "Prendre le bijoutier à la sortie de son travail, le ramener à la boutique et lui faire ouvrir son coffre" dit-il en donnant le nom de ce commerçant, censé habiter dans ce groupe d’immeubles. Dans la foulée, il met hors de cause les autres accusés, qui ont comme point commun d’être des proches de Richard Perez. Il affirme qu’ils étaient trois ce soir-là, et que deux autres ont réussi à s’échapper.

"Je suis victime d'un complot des flics"

"En aucun cas je ne me suis déplacé à Vacquerolles pour tuer quelqu’un" insiste-t-il. "Alors qui a tiré sur le policier ?" demande la présidente. "Ah, moi, donner des noms, c’est pas dans mes habitudes" L’enquête a livré un nom, Jean-Baptiste Belliure, un Agathois de 65 ans, deux fois condamné pour braquages, dont l’ADN a été trouvé sur la voiture volée à Lyon et sur le fusil à pompe abandonné par le tireur.

"S’il y a mon ADN sur les armes, c’est que la police l’y a mis, parce qu’il fallait un coupable" répond sèchement cet homme mince aux cheveux blancs. "J’ai fait 50000 braquages, j’ai jamais laissé d’ADN sur les armes. Je suis victime d’un complot des flics" assène-t-il.

L'étrange SMS reçu le jour des faits

Robert Alouache, ex poids lourd du banditisme marseillais, qui se dit rangé des voitures et "comme un frère" de Richard Perez, vient défendre son innocence avec plus de subtilité. Son dossier est il est vrai moins chargé : la justice s’étonne surtout que le jour des faits, Hakim Mammad lui ait envoyé un SMS, le prévenant que son train serait en retard à Nîmes.

Alouache était à l’Alpe-d’Huez, et jure, comme Mammad, qu’il s’agit là d’une erreur de destinataire. Raymond Houlonne ? "Je ne le connais pas et il ne me connaît pas." Sa rivalité avec Richard Perez, qui pourrait déboucher sur un projet d’assassinat ? "Pour une animosité au point d’abattre quelqu’un, il faut avoir une vraie capacité d’action, et il faut avoir un vrai problème"  estime-t-il. Il parle en connaisseur : il a été condamné dans sa jeunesse pour deux homicides, commis "par vengeance."

"Vous avez tort de me pourchasser depuis onze ans et demi !"

Il l’assure : "Richard ne peut pas me faire un truc comme ça dans mon dos. Il ne m’a jamais dit qu’il a payé quelqu’un pour aller tuer Raymond." Et il insiste en regardant l’avocat général dans les yeux, d’une voix forte : "Vous avez tort, que ça vous plaise ou pas, de me pourchasser depuis onze ans et demi pour un SMS qui ne m’était pas destiné !"

Il est 19 h, Richard Perez arrive à la barre, stressé, volubile, noyant sous une foule de détails l’attention des jurés épuisés. "Est-ce que vous avez l’intime conviction que Raymond Houlonne a une responsabilité dans l’assassinat de votre père ?" demande la présidente.

"Aujourd’hui je ne le pense pas, je l’ai pensé pendant très longtemps. Il y a eu des bruits qui courent, une prison c’est un village" Il s’indigne de l’absence de Raymond Houlonne au procès, qui a écopé de 3 750 € d’amende pour ne pas être venu témoigner. "Où sont les gens qui nous accusent, où il est le mort ? Je suis innocent et mes amis sont innocents de la tentative d’assassinat d’un inconnu puisqu’il y a personne !"

Réquisitoire, plaidoiries et verdict ce vendredi, tard.

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