“Un lido, à la base, il n’est pas habité”, Loïc Linares lance, avec l’Agglo de Sète, des réunions publiques pour faire le point sur le trait de côte

"Un lido, à la base, il n’est pas habité", Loïc Linares lance, avec l’Agglo de Sète, des réunions publiques pour faire le point sur le trait de côte

Loïc Linares est vice-président de l’agglo de Sète chargé du développement durable et de l’aménagement du territoire. MIDI LIBRE – PHILIPPE MALRIC

L’Agglo de Sète organise quatre réunions publiques pour faire le point sur le trait de côte et son évolution.

Lundi 3 juin à Sète a lieu la première réunion publique sur l’évolution du trait de côte. Puisque vous êtes vice-président chargé de la transition écologique et de l’aménagement du territoire, que pouvez-vous en dire ?

Avant toute chose, cette réunion s’inscrit dans les quatre axes du projet partenarial d’aménagement. Il implique premièrement une contribution des services de l’État, soit 800 000 € pour les études. Deuxièmement comme Sète et Frontignan font partie du décret liste de l’érosion côtière, nous devons nous projeter sur l’évolution du trait de côte en 2100. Troisièmement,  il y a des études pré-opérationnelles sur le bassin de vue pour voir comment on peut protéger les biens et les personnes. Enfin, quatrièmement, nous devons associer les habitants du territoire à toutes ces réflexions. Ainsi ces quatre réunions publiques sont destinées à une mise à niveau des informations.

Dans quel but ?

Le sujet, c’est de ne pas affoler le monde. C’est une prise de conscience de l’évolution du lido. Il est beaucoup attaqué par la mer même si l’homme est grandement responsable du changement climatique. On a cru au XXe siècle que l’on pouvait tout maîtriser, mais maintenant il faut s’adapter. Nous sommes des êtres vivants dans le vivant. Nous allons donc vulgariser tous les éléments techniques et scientifiques pour que tout le monde soit au même niveau d’information. Charge à nous, ensuite de mettre en place des scénarios d’adaptation dans le temps. Et de trouver comment on peut y intégrer l’État qui nous dit qu’il faut que l’on fasse différemment mais dont les règles ne le permettent pas. Nous sommes partis sur un échéancier de trois ans avec des rendez-vous réguliers avec les habitants. À Toussaint, pour une nouvelle session, ce seront des ateliers plus thématiques.

Quels axes de réflexion pourraient alors être proposés ?

Puisque Sète et Frontignan sont sur le décret liste, on peut déroger à la loi littoral. Mais il faut savoir sur quels points… On peut aussi réfléchir sur des secteurs particuliers. Par exemple, le lido de Frontignan se dégrade beaucoup plus vite que celui de Sète alors que celui de Marseillan est peu concerné. C’est pour cela que, même si on n’est pas obligé de le faire, on a intégré à notre réflexion l’étang de Thau ainsi que ceux de Vic et de Mireval.

Quatre réunions programmées sur le territoire

programme Le Projet partenarial d’Aménagement (PPA) recomposition spatiale, est le résultat d’un appel à manifestation d’intérêt lancé en 2023 par l’Etat et dont l’Agglopôle a été lauréate. À ce jour, cinq territoires sont dans une telle démarche, un seul sur la façade méditerranéenne. L’ambition générale est de définir une stratégie d’aménagement du territoire qui anticipe à la fois le changement climatique, le zéro artificialisation nette et le recul du trait de côte à l’horizon de la fin du siècle.
Les réunions publiques sont prévues, lundi 3 juin, 18h30, salle Tarbouriech (théâtre de la Mer) à Sète, puis mardi 4 juin au Piano Tiroir de Balaruc-les-Bains (18h30), le mardi 11 juin à la Maison du temps libre de Mèze (18h30) et même heure pour celle du jeudi 13 juin à la salle de l’Aire de Frontignan.

Comme le projet nous demande de réfléchir à la situation en 2050 puis en 2100, les études qui seront menées nous aiderons à déterminer l’évolution du territoire dans le temps. Et quels outils utiliser ? Faut-il préempter dès qu’une maison est en vente sur le lido de Frontignan ? Faut-il réouvrir des graux dans les lidos ? C’est ce type de question que l’on va se poser.

De toute façon, à terme, il faudra prendre des décisions…

On a déséquilibré les choses. Et heureusement, quelque part, que la Mission Racine ne se soit pas intéressée à notre secteur. Ce serait encore plus catastrophique aujourd’hui. Un lido, à la base, il n’est pas habité. Depuis les aménagements du Rhône, nous sommes en déficit sédimentaire. Ceci cumulé avec la hausse du niveau de l’eau. Résultat : notre littoral va être de plus en plus attaqué au fil du temps.
C’est sûr qu’il va falloir trouver un point d’équilibre pour arriver à protéger les habitants tout en leur faisant quitter leur bien à la grande valeur affective et/ou financière. Il faudra réajuster la politique que l’on mène depuis 50 ans sur le logement. Changer de mode de vie. C’est quasiment une approche sociologique sur comment continuer à vivre sur nos côtes en relation avec un environnement changeant. Mais en réfléchissant dès à présent, nous tenons le volant et nous pouvons rester maîtres de notre destin. Ce ne sera pas décidé à notre place.

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