Législatives 2024 : “Le Biterrois a besoin de changements”, sur la 6e circonscription, Julien Gabarron (RN) espère transformer l’essai

Julien Gabarron, ce dimanche 30 juin au soir, en mairie de Béziers. Midi Libre – Yanis Felt

Arrivé en tête avec 41,11 % des suffrages sur la 6e circonscription de l’Hérault, Julien Gabarron, qui est aussi responsable départemental du RN, a une bonne longueur d’avance sur ses concurrentes (8 645 voix le séparent d’Emmanuelle Ménard), dans le cadre de la triangulaire qui se jouera dimanche 7 juillet. Entretien.

Quel est votre sentiment à l’issue de ce premier tour et après avoir décortiqué les résultats ?

Je remarque une forte participation et cela a joué en ma faveur. Aux Européennes, le RN a obtenu quelque 22 000 voix, moi 25 000. On est en hausse grâce à la participation. C’est un point très positif. Le Grand Biterrois a besoin de changements tant au niveau national que local. Emmanuelle Ménard se retrouve à peu près au même niveau que l’extrême gauche (elle a recueilli 16 960 voix contre 13 095 pour Magali Crozier, la candidate du NFP NDLR). C’est très satisfaisant. Le but est maintenant de consolider mon score au second tour et j’ai le soutien pour le faire. Pas d’orgueil, pas de triomphalisme, je continue sur les rails de la campagne.

Au RN, on a le calme des vieilles troupes, on fait confiance aux électeurs. C’est aux électeurs de choisir un projet. Ils prendront leur décision. Et s’ils me donnent la chance d’être élu, je serai le député de tous, je m’attellerai à travailler pour ceux qui n’ont pas voté pour moi pour gagner leur confiance.

Comment allez-vous diriger la campagne cette semaine ?

À l’image des trois dernières semaines. J’irai à Maraussan, Cazouls, Valras, dans tous les villages. C’est la campagne de proximité, je vais être sur le pont et finir en beauté en espérant une victoire dimanche soir.

Le pari n’était pas gagné d’avance sur le Biterrois…

En effet, et c’est donc un super score (41,11 %), c’est magnifique. Il fallait définir le poids du RN sur la 6e. J’ai toujours parlé de clarification. Moi, j’y croyais, sinon je ne me serai pas présenté. Ma vie est faite de défis. Ce n’était pas gagné d’avance mais ce n’était qu’un premier tour. On remet les compteurs à zéro et je vais essayer de convaincre à nouveau 25 000 électeurs. On a beaucoup valorisé "la marque" Ménard. Mais j’ai toujours dit que c’est le RN qui les a fait élire avec des convictions. Et à un moment donné, il fallait clarifier le contexte. C’est fait. On a eu cette clarification sur le vote RN et la façon dont il compte à Béziers. Mais je ne veux pas d’agressivité.

Avec une telle participation, vous semblez avoir fait le plein, difficile de compter sur un report…

La politique, ce ne sont pas des mathématiques. Il peut se passer tellement de choses. J’incarne le changement et je ne lâcherai pas électeurs si j’ai le bonheur d’être élu. Il y a l’inconnu des voix de Fatima Allaoui… Mais l’électorat du RN restera mobilisé. Et à moi d’être bon pour les mobiliser encore.

Quid des municipales de 2026 à Béziers ? Si vous êtes élu député, que ferez-vous ?

C’est déjà difficile de s’engager sur un mandat, alors dire qu’on s’en va au bout d’un an… Mais on va voir comment s’opère la recomposition politique sur Béziers, car ça va changer beaucoup de choses. Si les gens ont envie de changement, le RN répondra présent. On trouvera des solutions. La politique est la science de l’imprévu. S’il y a une recomposition politique forte, on analysera ça très tranquillement. Je ne veux pas négliger un mandat pour un autre. On y réfléchira sur la pause parlementaire cet été. Mais on est dans un trou d’air, il sera davantage possible de s’exprimer au soir du 7 juillet.

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