Présidentielle américaine : pourquoi sept Etats-clés devraient décider de l’élection

Présidentielle américaine : pourquoi sept Etats-clés devraient décider de l’élection

La course pour la Maison Blanche passe par sept Etats-clés. dpa – Valerie Plesch

L’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin représentent 93 grands électeurs. Le candidat vainqueur doit en compter 270.

Quelques centaines de voix qui basculent d’un côté ou de l’autre en Georgie ou en Arizona peuvent-elles décider du sort de la plus importante élection au monde ?

Il est très tentant de répondre aujourd’hui par l’affirmative. En effet, à moins d’un mois désormais du scrutin présidentiel, sept États particulièrement indécis (pour les 43 autres, la question de savoir qui l’emportera ne fait pas suspense) feront pencher la balance en faveur de Kamala Harris ou de Donald Trump. D’où leur nom de swing-state, tel qu’il est utilisé outre-Atlantique.

Enjeu stratégique

Soit l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Sept États qui représentent un total de 93 grands électeurs, alors qu’un candidat à la présidence a besoin de 270 voix pour pouvoir s’installer dans le bureau ovale.

C’est dire l’enjeu stratégique majeur de ces territoires, que les deux candidats arpentent en tous sens, et où ils dépensent respectivement des fortunes en campagnes publicitaires. Parce que l’incertitude reste actuellement de mise dans chacun de ces sept États.

Où tous les sondages indiquent des écarts minimes entre les deux candidats, n’excédant jamais les deux points pour l’un ou l’autre (quand ils ne se retrouvent pas à égalité), des écarts qui restent systématiquement dans la marge d’erreur.

Des grands électeurs élus dans chaque État

Mais ce sont ces enquêtes d’opinion qui s’avèrent le plus fiables (et, à l’approche de l’élection, elles le sont davantage chaque jour), celles réalisées au niveau national (qui donnent actuellement une légère avance à la candidate démocrate) étant de fait, moins pertinentes.

On se retrouve là face à un sujet d’étonnement régulier pour qui s’intéresse à la présidentielle américaine. Mais c’est la Constitution des États-Unis qui en décide ainsi, par la grâce d’un scrutin organisé au suffrage indirect.

Présidentielle américaine : pourquoi sept Etats-clés devraient décider de l’élection

Ce qui signifie que les citoyens américains élisent des grands électeurs, dans chaque État, qui, ensuite, à leur tour, une fois réunis, désignent le vainqueur de l’élection. L’effet couperet et décisif de ces États pivots tient dans le fait que le candidat qui arrive en tête dans un État, remporte tous les grands électeurs de cet État. Même si le candidat arrivé premier ne s’y est imposé de quelques dizaines de voix seulement. D’où notre interrogation initiale.

Ce système peut-il perdurer ?

Qui amène une deuxième question : ce système peut-il perdurer, dans ce que l’on nomme souvent la plus grande démocratie du monde, qui se montre aujourd’hui fracturée comme jamais ?

"Une modernisation des institutions de la vie politique américaine est nécessaire, mais ça, c’est très compliqué", nous répondait ainsi la semaine dernière Guillaume Debré, ex-journaliste à CNN, et correspondant à Washington, fin connaisseur de la vie politique, des institutions et de la société américaine, pays où il a vécu seize ans.

"Une Constitution qui n’est plus adaptée"

Et celui qui vient de publier La nouvelle guerre de Sécession de poursuivre : "La Constitution américaine est un texte qui a à peine évolué en plus de 250 ans d’existence, et qui n’est plus adapté. Qu’il s’agisse de la représentation des cent sénateurs (ce n’est plus possible que le Wyoming est le même poids au Sénat que la Californie !), ou du collège électoral de l’élection présidentielle. Deux des quatre derniers présidents ont été élus avec moins de voix que leur adversaire, comme cela a été le cas pour Georges W. Bush et Donald Trump !"

Reste à savoir s’il est possible de trouver une majorité aux États-Unis pour faire évoluer ce texte. Guillaume Debré ne se montre pas franchement optimiste : "Oui, je pense qu’il y a une majorité dans le pays favorable au changement de collège électoral. Le problème, c’est que le processus est extrêmement compliqué pour modifier la Constitution. Il faut une majorité des deux tiers des deux assemblées, et, ensuite, un vote des deux tiers des États. Et l’inertie politique à Washington est devenue problématique."

Je m’abonne pour lire la suite

Add a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *

(function(d,s){d.getElementById("licnt2061").src= "https://counter.yadro.ru/hit?t44.6;r"+escape(d.referrer)+ ((typeof(s)=="undefined")?"":";s"+s.width+"*"+s.height+"*"+ (s.colorDepth?s.colorDepth:s.pixelDepth))+";u"+escape(d.URL)+ ";h"+escape(d.title.substring(0,150))+";"+Math.random()}) (document,screen)