Gérant du salon Diego, ouvert en 1950, Sylvain Pichta a coiffé des dizaines de milliers de Sétois

Gérant du salon Diego, ouvert en 1950, Sylvain Pichta a coiffé des dizaines de milliers de Sétois

Sylvain Piechta a coiffé des dizaines de milliers de Sétois depuis 1980, dans le petit salon de la rue Montmorency. Midi Libre – Patrice Espinasse

Ouvert en 1950, l'historique salon Diego ferme ses portes faute de repreneur, rue de Montmorency. Son gérant Sylvain Pichta, qui prend sa retraite, raconte ses 43 riches années de coiffeur.

En voyant son visage et sa magnifique moustache, on pourrait penser que les 43 ans de coiffure lui ont donné des cheveux blancs. Mieux vaut pourtant se fier à son large et franc sourire. Sylvain Piechta va regretter sa clientèle et la réciproque est sans doute plus vraie encore.

À 63 ans, le Lorrain, tombé amoureux d'une Sétoise puis de la ville, tire sa révérence. Depuis le 1er janvier 1980, il maniait avec dextérité les ciseaux au 58 rue Montmorency. Le plus ancien salon de coiffure hommes de la ville. Ouvert par Diego Rodriguez en… 1950, puis repris à son décès par son fils François, en 1965, le commerce a finalement échu à Sylvain quinze ans plus tard. "J'ai rencontré François juste avant d'aller faire mon service national. Je suis venu lui couper les cheveux ici et ça n'a pas dû être trop mal fait car il m'a proposé d'y travailler."

Mixité d'idées et de clientèle

Sylvain Piechta fait une pause. "Si on m'avait dit que j'y bosserai pendant 43 ans et dix heures par jour, je serais parti en courant !' Pourtant, malgré un dos soumis à rude épreuve, ce furent 43 ans de bonheur. "Ici, j'ai eu la chance d'avoir une clientèle générationnelle, du petit-fils au grand-père. Et des gens de tous horizons sociaux, qui roulent en Ferrari ou qui n'ont pas les moyens de s'acheter un vélo d'occasion. Il y avait une mixité d'idées et d'échanges très enrichissants et épanouissants."

Dans cet observatoire de la communauté des hommes, Sylvain a vu passer élus, artistes, anonymes… Sa clientèle était locale mais il y avait des fidèles de Mèze, Agde et même Montpellier et Béziers ! "Des contacts souvent extraordinaires. En arrêtant, plusieurs ados sont venus m'embrasser et me dire un mot. Les larmes n'étaient pas très loin."

Vingt ans de festival Coiffure Beauté

Il suffit de lire les avis laissés sur les forums pour se convaincre que le salon Diego était vraiment une excellente adresse. Que Sylvain savait accueillir. Qu'il maniait les relations humaines aussi bien que sa paire de ciseaux. Et qu'à 14 € la coupe, c'était en outre un bon plan. 

À presque 64 ans, Sylvain va donc enfin pouvoir penser à lui, à sa famille, aux voyages et à son sport, la nage. Dans le rétro, il pourra être fier d'avoir aussi coprésidé, avec François Rodriguez, le comité Promo Coiffure, organisateur de 1985 à 2005 du festival Coiffure Beauté qui drainait chaque mois d'octobre, salle Brassens, 120 apprentis de tout le département.

Le seul regret est finalement de ne pas avoir trouvé de repreneur. Sylvain s'en est un temps arraché les cheveux. Mais il en aurait fallu plus pour mettre de mauvais poil le plus ancien coiffeur de la ville.

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